1x01 - Capitaine Nemo (5/17) - BiEnVeNuE PrOfEsSeUr
Dans un grand couloir étroit mais haut de plafond, aux murs d'un blanc criard mais immaculé, le père de famille progresse. Un écran tactile sur un bras, y faisant glisser les doigts de sa main libre, le quadragénaire ne donne pas l'impression d'avoir besoin de regarder autour de lui pour se déplacer. Il ne relève même pas les yeux de ce qu'il est en train de faire lorsqu'il arrive au bout du corridor, face à une porte métallique hermétiquement close.
Ayant tout simplement compté ses pas, il s'arrête, et attend, sans rien changer à son comportement. Après un court instant, une ligne horizontale de lumière verte apparaît en haut de la porte et se déplace jusqu'en bas de celle-ci, se reflétant sur la silhouette presque immobile de l'homme toujours absorbé par son travail. Un bip se fait entendre et les portes s'ouvrent, lui permettant de s'engouffrer dans un ascenseur, qui se met à descendre de lui-même à peine les portes refermées.
Pas de musique agaçante ou de moquette laide ici, juste des parois planes assorties aux murs du corridor. L'homme n'y prête toujours pas attention. C'est seulement lorsque l'ascenseur s'arrête une nouvelle fois qu'il relève la tête. Les portes s'ouvrent et il sort, plaçant son écran sous son bras. La présence d'autres individus rend sa parfaite connaissance des lieux insuffisante pour ne pas rencontrer d'obstacles s'il ne regarde pas où il va.
Sur son passage, on le salue d'un "Bonjour Professeur Quanto" auquel il répond en général par un "Bonjour", simplement accompagné du prénom de la personne à laquelle il s'adresse. Pour une raison sur laquelle il préfère ne même pas s'interroger, les personnes qui notifient sa présence ne sont que rarement ses supérieurs, et jamais ses pairs.
Après avoir traversé un nouveau long couloir, cette fois bordé de parois de verre tantôt opacifié tantôt transparent, au travers desquelles on peut voir ou deviner de grands laboratoires divers et variés, le quadragénaire arrive enfin devant la porte sur laquelle est fixée la plaque "Aleksander N. Quanto, PhD", désignant le laboratoire auquel elle mène comme le sien.
La vaste pièce dans laquelle Alek pénètre possède également des murs vitrifiés, comme les autres, mais sa position au bout du bâtiment, dans un coin, lui accorde le privilège de n'avoir qu'un seul voisin mitoyen. Le labyrinthe de cages visibles à travers la séparation, par endroit recouvert de toiles blanches, ne pose cependant que rarement des problèmes puisque les cloisons, en plus de pouvoir être rendues opaques comme observé plus tôt, sont aussi insonorisées, pour laisser à chacun le loisir de créer l'ambiance de travail jugée la plus adaptée. L'un des chercheurs de cet étage est par exemple connu pour son goût pour le punk rock, qui n'est sans surprise pas propice à la concentration de tout le monde.
Laissant la porte se refermer derrière lui, Alek descend les quelques marches menant à un grand espace circulaire au centre de la pièce, entouré d'une console tactile, elle-même surmontée d'un arc de cercle d'écrans plats. La décoration des lieux, tout en nuances de gris, sans même une plante verte pour égayer l'atmosphère, ne jure aucunement avec l'absence de couleur rencontrée précédemment.
— Light.
La commande vocale déclenche l'illumination de néons, dissimulés à des endroits stratégiques.
— BiEnVeNuE PrOfEsSeUr, accueille une voix masculine de synthèse.
— Bonjour, TOBIAS.
Un demi-sourire passe sur les lèvres de l'homme, qui dépose sa tablette graphique sur un support visiblement prévu à cet effet.
TOBIAS, de toute évidence l'intelligence artificielle habitant les lieux, émet une onomatopée de réflexion, puis différentes applications et programmes se lancent tour à tour, sur plusieurs écrans distincts. Pendant ce temps, le scientifique s'installe dans un fauteuil à roulettes.
Avant de se lancer dans une frénésie de calculs et de dessins techniques, Aleksander accorde un coup d'œil aux seuls éléments personnels qu'il a apportés sur son lieu de travail. Un cadre numérique plus large que haut contient une photo de son frère, en train de jouer à un sport n'ayant de commun avec le football américain que le ballon, avec Maena, Markus, et Sing Sing. Caesar apparaît dans un coin, arbitre, un bras dans le plâtre. Sur la seconde photographie, plus haute que large celle-ci mais affichée par les mêmes moyens, le père apparaît lui-même, quoique probablement une bonne vingtaine d'années plus tôt, aux côtés d'une jeune femme blonde aux yeux noisette, ressemblant fortement à sa fille. La robe blanche et le costume suggèrent qu'il s'agit d'un cliché de mariage. Alek sourit faiblement, puis se met enfin au travail.
Hey !
RépondreSupprimerC’est peut-être la scène que j’ai la moins aimée jusque-là mais peut-être parce que c’est le personnage qui m’intéresse le moins pour le moment.
Cependant, j’ai bien apprécié les descriptions sur l’environnement futuriste de travail d’Alek.
Il y a aussi quelques petits détails intéressants comme ce sport inconnu avec une balle semblable au football américain. Ce n’est peut-être qu’un détail mais j’aime bien ce genre de petite informations.
Je ne sais plus si on a appris dans les scènes précédentes la situation maritale d’Alek. Si non, étant donné qu’il a une photo de sa femme à son bureau, on peut supposer qu’il est veuf.
À bientôt pour la suite !
Mr Ious
Tiens, c'est drôle que tu accroches sur ce "sport" que tu imagines du futur. En fait, ce n'est pas spécialement quelque chose d'officiel, c'est plus une activité de groupe inventée sur le tas par la famille le jour de cette photo. Un peu comme on jouerait au Monopoly en changeant les règles, quelque chose comme ça. ^^ Le football américain, le baseball, le basketball, tout ça, existent toujours. Puisque tu en parles, j'avoue ne pas avoir une énorme visibilité sur l'évolution des sports à cet époque... De nouveaux ont pu apparaître, et certains ont pu disparaître, c'est vrai. Quoi qu'il en soit, ces sports n'ont pas d'impact sur l'histoire. =)
SupprimerSinon, je comprends qu'Alek soit plus difficile à apprécier que les autres personnages, au moins à ce stade. Il est plus âgé, plus discret, et ses activités sont particulièrement absconses par rapport à celles des autres. C'est peut-être sa partie qui me donne le plus de fil à retordre de manière générale, d'ailleurs. Il doit être celui qui a le plus de scènes à dominante descriptive, et peut-être même le seul à avoir des scènes uniquement descriptives. Mais ça lui correspond bien, je trouve.
Et pour confirmation : oui, Alek est veuf. Je ne crois pas que ce soit évoqué explicitement jusqu'à assez tard dans cette saison, donc je te le dis là. Je ne crois d'ailleurs pas non plus que ce soit la première fois qu'on me fasse cette remarque. Néanmoins, je trouve ça logique, que ce ne soit pas quelque chose dont les personnages parlent directement. C'est une situation assez implicite même dans la vraie vie. Personne n'irait ressasser une chose pareille sans raison valable, surtout autant d'années après les faits. Pour anecdote, les circonstances précises du décès de Mrs. Quanto ne sont prononcées qu'au milieu de la saison 3, si je ne me trompe pas. Jude/Angie est cependant présente en pointillés, évidemment, elle n'a pas cessé de faire partie de sa famille à sa mort. =)
Merci merci pour ce commentaire !
À tout bientôt,
Zlaw