Le monde est une île
Le monde est une île. La première fois que tu m'as dit ça, je n'étais pas sûre de t'avoir bien entendu. Je me souviens avoir froncé les sourcils et t'avoir demandé de répéter. C'était notre premier rendez-vous, nous marchions dans la rue, à la vitesse d'escargots, sans destination ni horaire, juste à discuter, divaguer, à apprendre à nous connaître. Tu aurais pu laisser tomber à ce moment-là. Tu aurais pu saisir la perche qui n'en était pas une et retirer ce que tu venais de dire, de peur de passer pour un imbécile dès le début, ou à l'inverse parce que tu ne savais pas encore si moi j'en valais la peine. Mais tu as insisté. Le monde est une île. Alors j'ai souri, parce que je me suis doutée que c'était une théorie que tu avais dû mettre un certain temps à échafauder, et que je n'avais donc pas le droit de me moquer. J'étais également flattée que tu la partages avec moi, surtout alors que je ne la comprenais pas. Bon, d'accord