1x01 - Capitaine Nemo (6/17) - Trio gagnant
Séparée de Caesar, Mae s'avance dans l'un des quelques couloirs de casiers de son lycée, pour aller ouvrir le sien, afin d'y ranger ses affaires de sport, dont elle préfère ne pas être encombrée en classe. Une combinaison à quatre chiffres plus tard, l'intérieur du compartiment de métal bleuté apparaît. La porte du casier est ornée de plusieurs aimants, l'un représentant une tête d'ours bleue et orange, très certainement mascotte du lycée, tandis que les autres sont des portraits de photomatons.
Alors que Mae extirpe sa paire de baskets du fond de son sac, des mains gantées de mitaines rouges sans doigts, aux ongles peints en noir, viennent tout à coup se plaquer sur ses yeux. Curieusement, la jeune fille sursaute à peine.
— Qui c'eeest !? s'exclame la propriétaire des accessoires de laine.
— Ell', répond stoïquement la victime, tout en se retournant.
La dénommée Ell', diminutif d'Ellen, est une adolescente encore plus menue que son amie, avec d'immenses yeux marrons, des cheveux châtain clair mi-longs, et un sourire étonnamment large pour un si petit visage. Constante dans sa marginalité, la lycéenne porte un bonnet et des guêtres assortis à ses simili-mitaines, et a même pris soin d'accrocher une fleur en laine rouge sur son sac en bandoulière. Le thème s'arrête cependant là, une robe plissée noire visible sous sa veste en denim sombre.
— Un jour ce sera quelqu'un d'autre, c'est forcé, fait remarquer la nouvelle venue, tout en ajustant son sac à son épaule avant de croiser les bras.
— Mais pas aujourd'hui. Ça va ?
Mae glisse son ensemble de sport avec ses baskets, puis referme son casier, et les deux jeunes filles commencent alors à marcher dans le couloir.
— Pas trop mal, et toi ?
— Pas mal du tout. Bonnes vacances ?
— Fascinantes !
Ellen lève un index, pour réduire son amie au silence, avant de se mettre à fouiller dans la poche la plus extérieure de son sac.
— Prague, huh ? commente Mae en acceptant la boule à neige qu'elle lui tend, qui rejoindra à n'en pas douter quelques autres qui ornent déjà l'étagère dans sa chambre, qui lui ont été offertes par la même personne.
Elle plisse les yeux en se demandant si sa camarade a fait exprès de lui donner le globe juste après qu'elle s'est éloignée de son casier, puis hausse les épaules et le range dans son propre sac, pas suffisamment encombrée pour s'en plaindre.
— Yep. Et toi ?
Ell' réajuste de nouveau son sac à son épaule, par manie, tandis qu'une moue s'affiche sur le visage de la petite blonde en face d'elle.
— Oncle Sam n'était pas là, grommelle l'interrogée, en songeant au fait que le frère de son père a manqué non seulement Noël et Nouvel An en famille, mais aussi et surtout l'anniversaire de sa nièce.
— C'est vrai, tu m'en avais parlé. Il revient quand ? Ellen compatit à l'inconfort que l'absence d'un proche peut engendrer dans des moments comme ceux-ci.
Sans même se concerter ni franchement regarder autour d'elles, les deux adolescentes s'arrêtent devant une salle de classe, où d'autres petits groupes d'élèves attendent déjà, eux aussi en grandes discussions typiques d'un retour de vacances.
— Il nous a amenés ce matin. Et il sera là ce soir pour l'anniv' de Caes. Mais c'est quand même à charge de revanche… répond Mae, hochant la tête pour elle-même, comme s'en faisant la promesse.
— J'espère qu'on parle pas de moi.
Un garçon d'un bon mètre quatre-vingt, aux cheveux noirs de jais et aux yeux verts, vient d'aborder les deux adolescentes, l'air inquiet. Il porte un pull à capuche taché de peinture, des jeans reprisés, et une vieille paire de Converses à la couleur indistincte. De toute évidence, il n'a entendu que la fin de la prise de parole de Mae.
— Nelson, hey ! Non, pourquoi ? répond la petite blonde en fronçant légèrement les sourcils, sans cesser de sourire, comme si le fait qu'elle puisse lui en vouloir était la chose la plus ridicule au monde.
— L'habitude d'être toujours en tort…? propose le nouveau venu avec un sourire en coin, plaisantant à moitié seulement.
— Tu es stupide, intervient Ell', conservant avec soin son sérieux dans sa boutade.
— Tu vois ! il désigne alors son opportun témoin à charge, en tendant les bras vers elle.
— Oh, si Ellen le dit, ce DOIT être vrai…
Mae plisse les yeux à l'intention de Nelson, l'air de dire que son cinéma ne fonctionne pas sur elle.
— Hey ! se rebelle l'intéressée, vexée.
— Rhô, c'est bon, tu sais qu'on t'adore, l'adolescent rattrape la remarque de Mae en venant passer son bras autour des épaules de la petite marginale.
Après quelques tentatives infructueuses de s'extirper de l'étreinte, cette dernière abandonne. Les trois adolescents finissent par éclater de rire ensemble, Nelson se faisant tout de même pousser par Ellen lorsqu'il consent enfin à la lâcher.
Hello !
RépondreSupprimerMe revoilà, j'ai vraiment honte, un an plus tard afin de commenter la poursuite ma lecture.
Je ne désespère pas de réussir à avancer dans ma lecture en la combinant avec ma trop longue liste de livres à lire. Je vais faire de mon mieux.
Je n'aurai pas grand chose à dire ici.
On continue la présentation des personnages qui gravitent autour de la famille Quanto, avec ici l'introduction d'Ellen et Nelson qui sont les amis de Mae. Ils m'ont paru instantanément sympathiques. La dynamique entre les trois marche bien et il y a du potentiel pour en faire une petite bande attachante.
On est dans une scène lycéenne typique d'un retour de vacances.
À l'année prochaine pour un nouveau commentaire ! ;) jk
(demain, c'est plus probable quand même)
Mr Ious