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Affichage des articles du mars, 2014

Vers l'agrypnie et au-delà

Sujet numéro 48 : Sergent Lukas Middleton, 23 ans, 1m84, 76kg. Officier superviseur : Major Matteo Palanti. Projet Gilgamesh. Septième jour. Drip, drip, drip. L'eau dégouline lentement des cheveux de Lukas sur son front, jusqu'à son nez, pour couler le long de celui-ci, à la pointe duquel elle s'accumule peu à peu, jusqu'à enfin former une goutte suffisamment pesante pour s'en détacher et rejoindre le sol. Le soldat papillonne des yeux, pour éviter que le liquide n'y pénètre, mais ses paupières sont presque trop lourdes de sommeil pour lui permettre ce simple réflexe. Ça doit faire quelque chose comme cinq fois maintenant que le Major a eu recours à cette technique pour empêcher son sous-officier de s'endormir. C'est à croire qu'il prend plaisir à lui jeter des seaux d'eau froide à la figure. La vive lumière artificielle braquée droit sur le visage du jeune homme ne lui permet cependant pas d'en avoir la certitude, puisqu'elle l'e

Sommeil paradoxal

Un rayon de soleil qui tombe très exactement sur mes paupières closes me réveille. Certains n'aiment pas ça du tout, mais pas moi. Au contraire, j'ai tout agencé dans ma chambre pour pouvoir bénéficier de ce réveil naturel. Les miroirs rotatifs que j'ai mis en place permettent même que ça survienne toujours à la même heure, quel que soit le jour de l'année. Plutôt ingénieux, me direz-vous, mais en même temps bricoler des trucs mécaniques est mon métier. Je passe mes journées à bidouiller les différents éléments de machines plus complexes les unes que les autres, alors ce système en particulier a été pour moi un jeu d'enfant. L'astre solaire, comme chaque matin, me contraint à garder les yeux fermés encore une minute bien que je ne sois plus dans l'inconscience, mais ça n'a rien d'une torture. Ça me force à me réveiller en douceur, à appréhender mon environnement de manière progressive, à l'aide de chacun de mes sens les moins affûtés, avant que

Onzième Jour - La belle (12/12)

À peine nous sommes-nous matérialisés dans le hall de la maison qu'Hannibal retire ses lunettes de soleil, avec un soupir d'aise. LeX lui tend alors sa sacoche en faisant jouer ses épaules, contente d'en être débarrassée. De son côté, Oscar laisse simplement glisser son sac à terre, encore secouée par la séparation qu'elle vient de vivre. Je suppose qu'elle n'aurait pas été contre un nouveau trajet en train pour avoir le temps de digérer. L'ange et la Panthère totalement indifférents aux sentiments des autres, seul Dwight montre un peu de compassion. Non seulement il aime bien Oz, mais il a également plus en commun avec elle et ses frères qu'il ne l'aurait cru au matin. Se penchant pour capter son regard, lui à ma droite et elle à ma gauche, il lui sourit jusqu'à ce qu'elle s'en rende compte. Elle lance un bref coup d'œil dans sa direction, avant de retourner bien vite à son inspection des lattes du parquet. - I's vont s'en

Onzième Jour - La belle (11/12)

Le voyage de retour se déroule dans un silence des plus absolus. Avant que nous ne soyons tous tout à fait certains d'avoir quitté l'île, c'est-à-dire repassé la douane dans l'autre sens, tout le monde est d'abord trop stressé pour dire quoi que ce soit. Personne n'ose même croiser le regard de quelqu'un d'autre, comme si bouger pour autre chose que respirer pouvait influencer l'issue de notre trajet. LeX est la première à se détendre, évidemment, faisant jouer les articulations de ses poignets et de son cou. Elle reste indifférente aux regards en biais qui se braquent alors sur elle, et achève ses étirements en s'adossant à la parois du fourgon et fermant les yeux, retrouvant la position qu'elle avait à l'aller, sereine. À sa gauche, Dwight est le seul à ne pas l'avoir dévisagée, plus préoccupé par son mal des transports que par le respect de notre façade. Il place sa tête entre ses genoux à peu près au moment-même où les paupières d