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Affichage des articles du avril, 2014

Fil entropique

Côté à côte, tout en noir comme toujours, les deux amis observent, avec une fascination qu'on pourrait qualifier de malsaine, les faibles soubresauts qui agitent encore parfois la main de la jeune femme à quelques mètres d'eux. Voilà plusieurs heures qu'ils l'ont repérée, et plus le temps passe, moins le mouvement est fréquent, et surtout plus il semble faible. Être laissée pour morte et enterrée sur le bas-côté dans une tombe superficielle aura cet effet… Ont-ils songé à appeler les secours ? Si on veut. Le garçon qui criait au loup pourrait avoir été une parodie de leur histoire. Leur simple présence implique qu'il est arrivé malheur à quelqu'un, et pourtant personne ne réagit plus, désormais. Il a fallu longtemps pour que les gens comprennent qu'ils n'étaient que les témoins des évènements funestes et non leur cause, et cessent de les chasser pour au contraire surveiller leurs allées et venues, mais pendant une période on s'assurait effectivemen

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D'un dernier coup de pagaie, j'amène mon canoë de fortune contre la rive. Je me saisis ensuite de chaque côté de mon embarcation pour m'en extirper ; l'eau est froide, mais ce qui m'importe le plus c'est que son niveau ne m'arrive qu'à mi-cuisse, mes vêtements ainsi commodément épargnés. Je sors du lac en traînant mon fidèle esquif derrière moi, et après y avoir récupéré mes affaires, je le mets en appui sur un arbre, pour qu'il sèche d'ici à mon retour. Je pose tout mon bardas au pied de ce même arbre, et n'y prélève que le strict minimum : arc, carquois, couteau de chasse, et sac à gibier. Je m'enfonce ensuite dans les bois, d'un pas furtif mais assuré. Mon regard alterne entre le sol et les alentours, cherchant d'éventuelles traces d'animaux, qui me permettraient de commencer la traque de mon déjeuner. Je pêche depuis un moment, alors j'ai jugé ce matin qu'il était temps de faire varier l'origine de mes protéin