2x12 - Danse du feu (5/18) - Porte de sortie
Markus descend les escaliers, et tombe nez à nez avec Jena qui fait son entrée dans la maison. Ses autorisations ne lui ont jamais été retirées par le maître des lieux. Il n'a pas eu l'occasion d'y réfléchir d'abord, et il estime aujourd'hui qu'elle peut toujours en avoir besoin de temps à autres. Il est surtout question de venir s'enquérir de l'avancement de la situation de sa petite sœur, mais aussi parfois de s'assurer que tout se passe toujours bien avec le prisonnier que ses mentors ont laissé sur place.
En veste de cuir malgré la chaleur, la jeune femme réajuste rapidement sa chevelure en y secouant ses doigts. Toujours quelques marches plus haut qu'elle, son ex s'efforce de ne pas se laisser distraire par ce simple geste négligé.
— Jen ! il s'exclame, surpris de la découvrir là.
— Markus. Salut, elle répond à cet accueil en souriant doucement.
Ils ne se sont pas revus depuis une semaine. Pas depuis son retour en furie de la fausse mission sur laquelle Caroline l'avait lancée avec Sieg et Vlad. Son départ ce jour-là ne s'était d'ailleurs pas passé plus en douceur que son arrivée. Elle n'était venue que parce que c'était le seul endroit où elle pouvait s'entretenir avec sa sœur, et elle n'est pas repassée ensuite justement parce que la discussion ne s'est pas exactement bien déroulée. Aujourd'hui calmée, elle est un peu embarrassée d'avoir aussi puérilement pris ses distances, et espère que cette simple expression saura la faire pardonner.
— Salut. Qu'est-ce qui t'amène ? s'enquiert simplement Markus, comme si de rien n'était.
Remis de cette apparition angélique, il achève sa descente des escaliers, et s'immobilise aux pieds des marches, une main sur la rambarde.
— Ton père. Il voulait me parler de Caroline. Tu sais pourquoi ?
Elle ne lui cache rien. Elle est de toute façon elle-même curieuse quant aux raisons exactes de l'invitation de l'ingénieur. Depuis les événements de l'hôpital, un statu quo a été mis en place, selon lequel aucun réveil des comateux ne sera tenté tant qu'ils n'auront pas la certitude de ne rien perdre de ce qu'ils ont gagné. En contrepartie, ils ont accepté de ne plus chercher à nuire à leurs enveloppes corporelles, et ont donc été libérés de leur cage temporaire. Avec de telles contraintes de progression, la jeune femme ne pensait pas que la situation évoluerait aussi vite, et craint par conséquent que ce qu'on veut lui annoncer n'ait rien de positif.
— Er… Non, est bien obligé de lui répondre Markus, fronçant d'ailleurs les sourcils à cette question.
S'il est encore à ce jour étonné d'à quel point la situation s'est rapidement stabilisée suite à la tentative de l'adolescente à l'hôpital la semaine passée, il ne peut pas dire qu'elle lui semble avoir bougé depuis. Dans un sens comme dans l'autre, d'ailleurs. Il a apprécié qu'Ann partage sa frilosité, insatisfaite de la simple promesse des deux téléversés qu'ils ne recommenceraient pas, et ait refusé de retirer les protections mises en place au service de réanimation. Force est cependant de constater qu'aucune autre tentative n'a été faite, même après que Caroline et Robert ont été à nouveau autorisés en dehors de la maison. Et parallèlement, son père n'a, autant qu'il sache, pas eu le temps de faire d'avancée majeure dans sa recherche d'une solution en accord avec ses nouveaux paramètres. De quoi pourrait-il donc bien vouloir parler avec Jena, alors ?
— Ah, Jena. Tu es là. Bonjour.
L'ingénieur apparaît à point nommé au bout du couloir, en provenance de son bureau, et le son de sa voix fait tourner la tête aux deux jeunes gens toujours dans son hall d'entrée. TOBIAS l'a sûrement alerté de l'arrivée de sa visiteuse. Bien que Caroline et Rob lui fasse de l'ombre, l'intelligence artificielle reste tout de même fort pratique.
— Bonjour, Alek, la jolie brune lui rend son accueil avec le même sourire un peu pâle qu'elle a accordé à son fils.
Elle est encore mal à l'aise de ce qui s'est passée la dernière fois qu'elle était ici. Le moins qu'on puisse dire, c'est que son entrevue avec sa sœur est loin d'avoir été aussi civile que celle de Markus avec son meilleur ami. Et pourtant, celle-ci n'avait pas été des plus cordiales.
— Et Markus, tu tombes bien. Ça te concerne également. Venez.
Après s'être tourné vers son premier-né, le grand barbu ouvre la marche vers le salon, où il est généralement plus propice de discuter. L'ancien couple échange un regard d'incompréhension avant de lui emboîter le pas.
— Qu'est-ce qui se passe, Papa ? commence l'étudiant.
Son père prend place dans un fauteuil, et il s'avance lui-même dans la pièce afin d'en laisser une à Jena sur le canapé.
— J'ai une idée à vous soumettre, pour Caroline et Robert. Enfin… disons plutôt une option, son géniteur explique la raison de cette petite convocation.
— Déjà ? continue de s'étonner son fils.
Malgré sa nature optimiste et tous ses efforts pour la conserver, il se serait plutôt attendu à un recul qu'une avancée, suite aux récents rebondissements. À ses sourcils haussés, c'est également le cas de Jena.
— À vrai dire, elle m'a été donnée le jour-même de la petite… incartade de Caroline, mais j'ai eu du mal à l'accepter moi-même. C'est pourquoi je ne vous la présente qu'aujourd'hui, le patriarche précise à l'encontre de la chronologie que semblait avoir imaginée son fils.
S'il avait été livré à lui-même, il aurait sans doute en effet mis beaucoup plus d'une semaine avant d'avoir l'ombre d'une idée probante sur ce problème dans ses nouveaux paramètres. Il reste convaincu qu'il aurait même pu y passer toute sa vie sans jamais arriver à quoi que ce soit. Est-ce qu'il aurait préféré, plutôt que de devoir se tourner vers celui vers qui on lui a suggéré de se tourner ? L'avenir le dira.
— Si elle est si terrible que ça, pourquoi est-ce qu'on l'envisage ? se permet d'intervenir la jeune femme du trio.
Elle ajuste machinalement sa veste de cuir, qu'elle a retirée pour s'asseoir, sur l'accoudoir à sa gauche.
— Je ne pense pas qu'on ait l'embarras du choix. Aussi, il y a plusieurs composantes à cette idée, Alek tempère l'interprétation pessimiste de ses dires, bien que sans vouloir crier victoire non plus.
— On t'écoute, son fils l'invite à élaborer.
C'est après tout pour ça qu'ils sont là, et ça ne les engage à rien de le faire. La communication est la clé de beaucoup de choses, comme ils n'ont de cesse de se le voir rappeler.
— Il est devenu assez clair à mes yeux que je ne peux pas leur venir en aide. Pas seul, et pas même avec l'assistance de Jasper. Notre expertise est mécanique, électronique. Quelle que soit la solution qu'on pourrait mettre au point, elle serait trop repérable pour être viable, commence Aleksander avec réalisme.
Ils n'ont pas abandonné leurs recherches une fois un consensus obtenu, ils les ont simplement poursuivies de manière beaucoup plus théorique qu'auparavant, et avec de nouvelles conditions à leurs objectifs. Des conditions à première vue impossibles à respecter, même si personne ne s'était encore résigné. Jusqu'à maintenant, il semblerait.
— Jusqu'ici, rien de vraiment encourageant… grommelle Jena presque tout bas.
— Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est d'une approche biologique. Si Mae peut être dissimulée à la vue de tous, il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas faire pareil pour d'autres dans des conditions similaires, enchaîne Alek sans tenir compte du commentaire, de toute façon amplement mérité.
— Alors on est de retour en pat. Leur physiologie ne peut pas leur servir de support sans aide mécanique. Pas sans la régression qu'ils redoutent tant, conclut Markus, utilisant une métaphore d'échecs presque malgré lui.
Depuis que Caroline et Rob ont appris à se projeter, il a un peu l'impression de vivre dans une maison hantée. Et tout particulièrement depuis l'incident de l'hôpital, et que l'adolescente a développé une tendance pour éviter à peu près tout le monde sauf Mae, ne laissant derrière elle que son tatouage à la cheville, comme une variante incongrue du chat du Cheshire. Mais quelque part, qu'elle continue à apparaître alors qu'il n'y a parfois personne pour la voir le rassure quant à son envie d'une forme physique. Même si elle affirme préférer ses capacités actuelles, à choisir, elle semble tout de même attirée par l'idée de ne pas avoir à le faire. L'étudiant n'en a pas encore parlé à Jena, mais il compte bien le faire dès qu'il estimera qu'elle sera dans un état d'esprit suffisamment positif pour l'entendre.
— Peut-être que si. Avec la bonne intervention, le père modère le caractère catégorique de la conclusion de son fils.
— Quelle genre d'intervention ? demande Jena, plus méfiante que curieuse, elle.
— Je ne sais pas encore précisément. Mais il y a bien quelqu'un qui pourrait nous aider à la trouver, répond l'ingénieur, s'approchant précautionneusement de ce qu'il cherche à leur proposer.
— Tu voudrais amener quelqu'un de nouveau dans le cercle ? Est-ce que c'est bien prudent ? s'étonne Markus.
De lui-même, il est bien incapable d'arriver la conclusion vers laquelle son père essaye de les amener en douceur.
— Oui et non, Alek reste évasif.
Il dodeline du chef, encore réticent à énoncer plus explicitement ce qu'il est en train de suggérer.
— Non ! N'y pensez même pas ! objecte Jena à la seconde où elle comprend où il veut en venir.
Elle fait sursauter son ex à côté d'elle lorsqu'elle bondit hors de son siège. Il la dévisage avec de grands yeux, ne comprenant pas pourquoi elle s'est tout à coup changée en furie.
— Je ne suis pas exactement extatique à cette idée non plus. Il faut cependant se rendre à l'évidence que la remarque de Markus n'en reste pas moins valable : en dehors du fait que trouver quelqu'un de qualifié pourrait s'avérer très compliqué, il faudrait réussir à les mêler à nos affaires sans qu'ils veuillent nous dénoncer. À moins que tu aies d'autres contacts fiables qu'on ne soupçonne pas, je suis un peu au pied du mur.
L'ingénieur parvient à rester très posé en face de la jeune femme en colère. Toujours assis dans son fauteuil, il ouvre ses mains à plat devant lui, pour inspirer le calme. Il comprend sa réaction. Et pour cause : il l'a vécue, lorsqu'on lui a proposé presque exactement la même chose, lorsque les Homiens se sont rendu compte qu'ils ne pouvaient pas réveiller Mae, à son retour.
— Ou on ne fait rien du tout. C'est encore préférable, la jeune femme continue de s'opposer fermement à l'idée, secouant vigoureusement la tête à la négative.
— Vraiment ?! intervient Mark.
Il n'a pas encore bien intégré la proposition exacte, mais pour lui, l'inaction n'est définitivement pas la marche à suivre. Plus ils attendent, plus Caroline et Robert vont perdre patience. Il n'a pas oublié sa première conversation avec son meilleur ami, le jour où il lui a révélé sa capacité à projeter son image et sa voix. Il se souvient de l'aigreur dans son ton d'avoir été mis de côté pour des problèmes plus pressants. Il sait qu'il l'accepte, qu'il comprend qu'évidemment la situation de Mae était plus urgente que la sienne, mais il sait aussi que ça ne peut pas avoir été agréable d'être sans cesse remis au second plan. Peu importe combien il est à l'aise dans sa situation, au point d'être prêt à renoncer à toute possibilité de retour en arrière, tant que la porte est encore ouverte, ils ne peuvent pas se permettre d'ignorer quelque avenue que ce soit.
— Ne me dis pas que tu considères sérieusement de laisser Bertram s'approcher d'eux ? explose Jen.
Elle met tout le dégoût qu'elle ressent à l'égard du scientifique dans sa façon de prononcer son patronyme.
— Je tiens surtout compte du fait qu'on commence à manquer de temps.
Même s'il ne peut pas dire qu'il ne partage pas ses réservations vis-à-vis du prisonnier, il parvient à se montrer plus pragmatique. Bertram fait du bon travail. Au-delà, même. Et il s'est montré entièrement inoffensif, jusqu'ici. Et pourtant, ses actions passées et la façon dont il a été formé ne sont jamais loin dans l'esprit de l'étudiant. À chaque fois qu'il se force à lui donner le bénéfice du doute, une histoire comme celle de son tatouage fait surface. Néanmoins, ses résultats parlent d'eux-mêmes. Même les Homiens ne seraient pas capables du travail qu'il est en train d'effectuer afin d'offrir à sa petite sœur la possibilité de consommer de la nourriture par voie orale.
— Pourquoi ? Ils ont accepté de ne plus nous mettre de bâtons dans les roues. Patienter n'a pas l'air de les embêter plus que ça, proteste Jena à cet argument, expéditive.
— Je n'en suis pas si sûr. Et je pense aussi à leurs parents. Je ne sais pas pour les tiens, mais les Gleamer ne sont pas au meilleur de leur forme. Il y a seulement une certaine quantité d'espoir que je peux leur insuffler en ayant l'air intimement convaincu de ce que je dis quand je leur promets qu'il n'est pas parti.
Puisque le parti des protestations est clairement couvert, Markus continue à prendre celui de l'objectivité. Il n'aime pas ce qui leur est proposé non plus, mais est-ce qu'ils ont réellement le choix ?
— Et ça justifie de se tourner vers Satan ?
Jena reprend le même ton choqué qu'auparavant, accordant au scientifique prisonnier un surnom qu'elle estime pouvoir mettre encore plus en évidence son désaccord avec tout ce qui le concerne.
Ce n'est pas comme si les deux comateux pouvaient être débranchés ; ils respirent sans l'aide d'aucune machine. Les seuls appareils qui les entourent sont là pour surveiller leur état, rien de plus. Si, ils ont besoin d'une intervention extérieure pour la nourriture, mais quel genre de monstre laisserait qui que ce soit mourir de faim sans rien faire ?
— Ils sont d'accord, apporte soudain Alek comme nouvel élément, sentant que ses deux interlocuteurs se dispersent.
— Vous leur en avez parlé avant nous ?! éclate Jena, furieuse.
Elle reporte son attention vers lui pour le foudroyer du regard. S'il n'était pas assis, il aurait peut-être fait un pas en arrière. Là où l'un de ses mentors lance des couteaux véritables, ce sont les yeux de la jeune femme, qui lui font office de poignards.
— Ils sont les principaux concernés, se justifie tout de même l'ingénieur sans honte.
Il se mord presque la langue pour ne pas ajouter que, sans le consentement des deux principaux concernés, aucun autre n'importe. Le contre-argument serait sans doute que, face à une bonne idée, la jeune femme n'aurait de cesse de tenter de convaincre sa petite sœur. Mais il a le sentiment d'avoir trop longtemps pris pour acquis l'avis des deux téléversés. C'est justement parce qu'ils ne se sont pas sentis écoutés qu'ils ont fait cette terrible tentative, la semaine passée.
— Je rappelle que leur jugement n'a pas été au top, ces derniers temps, grogne Jena, ne voyant clairement pas les choses du même œil que le patriarche.
— Il n'a pas dit que notre opinion n'entrait pas en ligne de compte, se permet d'intervenir Markus pour la tempérer.
— Maintenant qu'on leur a donné l'idée, je vois mal comment on peut les empêcher de la mettre en œuvre ! elle continue d'exploser, agacée que le fils prenne évidemment la défense de son père.
— Ils ne feront rien sans notre approbation, l'assure naïvement son ex petit ami.
Malgré la façon dont ils ont agi dans leur dos il y a huit jours, et les échanges plus que conflictuels qui ont suivi, il fait toujours confiance à Robert. Il a suffi d'ouvrir le dialogue pour que tout le monde accepte que rien ne serait fait sans l'accord des deux partis. Il se voit mal revenir en arrière sur ce progrès.
— Ça les a drôlement arrêtés la dernière fois ! enrage Jen, beaucoup moins convaincue de la pérennité de la situation.
— Ils nous ont circonvenus justement parce qu'on a cessé de les consulter, lui rappelle Aleksander, exprimant tout haut ce qui lui a traversé l'esprit juste avant.
— D'accord. Donc, qu'est-ce qui se passe, si Markus dit oui et moi non ? lui demande la jeune femme, toujours enflammée.
— Je te tiens pour responsable de ta sœur. Si tu t'opposes à ce qu'elle soit impliquée, je la tiendrai à l'écart. Pour Robert, c'est un peu différent. Il est majeur, et je ne peux m'en référer à aucun membre de sa famille. Même s'il a de l'estime pour l'opinion de Markus, ce sera sa propre décision, à la fin, il expose calmement en retour, ayant bien sûr envisagé cette éventualité.
Il avait surtout anticipé de devoir faire comprendre à son fils que son vote, quel qu'il soit, ne serait pas déterminant. Il est presque embêté de lui demander son avis en sachant qu'il n'en tiendra pas vraiment compte à terme, mais il se voyait mal ne pas du tout l'inclure dans cette prise de décision. Et même en ayant déjà donné son aval, son meilleur ami voulait tout de même son ressenti sur la question.
— Et pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas là pour nous convaincre de les laisser faire ? relève Jena.
Elle a un geste théâtral englobant la pièce, pour souligner l'absence des deux hologrammes, même si ce ne serait que l'une des manifestations possibles de sa sœur et son compagnon d'infortune.
— Nous avons jugé préférable que je vous soumette à la question seul à seuls, pour éviter toute escalade, répond simplement Alek, préparé.
Il a beaucoup hésité avant de se ranger à l'opinion de ses deux patients de procéder par étapes et dans des conditions contrôlées. À la façon dont Jena est enflammée, ils en sont cependant clairement arrivés à la bonne décision.
— Donc elle ne veut toujours pas me parler… en déduit la jeune femme au sujet de sa cadette, baissant la tête et serrant les mâchoires.
— Ce n'est pas ce que j'ai dit, le corrige Alek.
Que ce soit la conclusion qu'elle tire le navre. Cependant, si elle n'a pas confirmé qu'elle ne voulait plus lui parler, il ne peut pas dire non plus que l'adolescente lui a fait part de quelque intention de rouvrir le dialogue avec son aînée de sitôt.
— Peu importe. Vous avez ma réponse : ce taré ne s'approche pas de ma sœur, tranche finalement Jena, excédée, avant de tourner les talons, attrapant sa veste au passage.
Markus se lève, mais il ne va même pas jusqu'à ouvrir la bouche. Il a trop l'habitude de la voir partir en tornade de cette façon pour se faire la moindre illusion quant à ses chances d'arriver à la retenir. Et dans quel but, en l'occurrence ? En dehors du fait qu'il a du mal à voir l'intérêt d'insister, quel argument pourrait-il bien avoir pour la convaincre de laisser celui qui a expérimenté sur sa propre sœur en faire de même avec le sienne ? Il frémit lui-même à l'idée que Bertram continue à s'occuper de Mae chaque jour. Il ne doit qu'à la confiance de la principale concernée elle-même de ne jamais être intervenu pour que ça change. Et aussi à la vigilance de tout le monde autour. Que Robert se mette lui aussi à la merci du scientifique fou ne le rassure pas. Il doit cependant bien accepter que ce n'est pas sa place de le lui interdire. Surtout pas après avoir tant insisté pour que tous les moyens soient employés pour le réveiller.
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