2x11 - Sables mouvants (16/18) - Peste et choléra
Alek a passé la fin de matinée et une bonne partie de l'après-midi à aider Anubis et Jazz à sécuriser le périmètre des chambres d'hôpital de Caroline et Robert, pour les empêcher de porter atteinte à leurs jours comme la plus jeune a déjà tenté de le faire. Puis, il est sorti prendre l'air. Seul. Il n'est pas allé au cimetière comme il l'aurait peut-être fait face à un autre problème. Non, il avait besoin de rester en ville, de voir les gens circuler, s'affairer, vivre. Il avait à la fois besoin de se rassurer sur le fait que la vie continue même alors que la catastrophe a été frôlée, et aussi d'asseoir sa conviction qu'il ne peut pas abandonner son combat. Il doit réveiller les deux comateux, quoi qu'il en coûte, et quoi qu'ils en disent. Ils font partie de cette population, ils peuvent encore s'y mêler à nouveau, et tant que cette porte restera ouverte, il ne laissera pas tomber. Ce n'est pas une lutte vaine et bornée, c'est la bonne chose à faire, ça en vaut la peine.
Seulement voilà, c'était déjà difficile avant, alors il désespère d'à quel point ça va le devenir après ce qui s'est passé aujourd'hui. Toutes ses démarches jusqu'ici ont été palliatives, pour temporiser, stabiliser la situation afin d'être aussi certain que possible d'être dans des conditions optimales lorsqu'une solution définitive se présenterait. Se présenterait… De qui se moque-t-il ? Depuis qu'il a commencé à creuser la question, il n'a encore jamais vraiment mis au point un seul plan qui tienne la route et aurait pu fonctionner durablement. Et maintenant, ses patients n'ont même plus l'air d'accord avec l'idée générale vers laquelle il penchait. Ce n'est même pas qu'il faut revenir à la case départ, c'est que le plateau de jeu a carrément pris feu.
Il y a bien une solution qui lui a été proposée. Un début de solution, plutôt. Complètement en dehors de sentiers battus, une option qu'il n'a jamais considérée comme plus qu'un ultime recours. Et il a encore aujourd'hui de nombreuses raisons de ne pas vouloir s'engager sur ce chemin. Le manque de détails sur la procédure exacte, la perte de maîtrise de ce qui va se passer, l'absence de certitudes sur le résultat final, la méconnaissance des impacts à court terme comme à long terme, l'ignorance des implications… Mais cette alternative aurait au moins l'avantage d'être applicable de suite, ce dont aucune des autres qu'il a envisagées ne peut se targuer. Alors, il se questionne.
C'est ainsi que l'ingénieur se retrouve sur le pas de la porte des Homiens. Il n'est jamais venu ici. Autant qu'il sache, personne de leur entourage n'est jamais venu. Mais Ben a insisté pour qu'ils puissent venir trouver Kayle et lui au besoin, si par hasard aucun d'eux ne s'était trouvé chez eux, alors il leur a communiqué l'adresse, sous le regard à moitié réprobateur d'Andy. Ce n'est cependant pas le Soigneur que le père de famille vient chercher, le sachant déjà justement à son domicile. Il espère que celui à qui il aimerait parler sera là, et n'a pas d'autre choix que de sonner pour le savoir.
— Oh. Bonjour. Chad, n'est-ce pas ? il s'exclame lorsque l'extraterrestre à casquette apparaît derrière la porte.
Il est le plus discret de la troupe, et comme ils sont un certain nombre qu'il n'a pas nécessairement fréquenté individuellement, Alek n'est pas convaincu d'avoir correctement mémorisé tous leurs noms. Il a saisi qu'ils ont tous une identité complète mais répondent parfois préférentiellement à un diminutif, comme Chuck ou Andy, ou à leur nom de famille, comme Strauss, mais les appellations en question lui échappent parfois.
— Oui. J'en déduis que ce n'est pas moi que vous êtes venu voir, confirme l'encapuchonné.
Inexpressif, il ne laisse pas à son visiteur la possibilité de déterminer s'il est vexé ou amusé. Pas encore suffisamment remis de ses sombres ruminations pour tenter de faire de l'humour pour désamorcer le malaise, le roboticien reste assez formel dans sa réponse :
— J'aurais aimé pouvoir m'entretenir avec Chuck, il s'explique.
— Il est à la Capitale, répond simplement Chad d'un ton factuel, toujours aussi impassible.
— Oh… Est-ce que vous savez s'il sera bientôt de retour ? l'interroge tout de même poliment le patriarche.
— C'est à propos de votre problème de fantôme ? lui retourne alors celui qui lui a ouvert, le prenant de court.
— Il vous a parlé de ça ? s'étonne l'ingénieur avec un mouvement de recul du menton.
— Je suis son Protecteur attitré ; c'est moi qui décide quel niveau d'implication et d'exposition est trop élevé. Et puis… j'étais dans la maison quand vous en avez discuté, se justifie Chad.
Il a un vague mouvement de sourcils et d'épaules, qui laisse enfin deviner qu'il n'est ni agacé ni amusé, simplement plutôt las. Estimant que ces deux arguments sont déjà suffisants pour expliquer sa connaissance du sujet, il omet de préciser que Chuck aurait aussi certainement besoin de lui pour exécuter quelque manœuvre de ce type que ce soit ; évidemment qu'ils en ont discuté. Mais l'humain n'est pas supposé connaître tous les méandres de leur organisation, alors non seulement il ne peut pas lui tenir rigueur de son ignorance mais souhaite également éviter d'y remédier sans raison valable, par principe.
— Je crois saisir votre avis sur la question, devine Aleksander à sa tournure de phrase.
Il cache sa déception derrière un sourire courtois. Il ne peut pas dire qu'il est vraiment surpris. Il avait lui-même remis en cause les motivations de Chuck à vouloir lui venir en aide face à son problème, au moment où il avait abordé le sujet avec lui, le jour de l'intervention pour aller chercher Mae. Il trouvait déjà que les Homiens en faisaient plus que de rigueur vis-à-vis d'eux, et ne comprenait pas pourquoi ils iraient encore plus loin dans leur investissement auprès de lui. La réponse du grand blond avant été liée à la mémoire de Kayle, une façon d'honorer le Soigneur qu'il avait été et ne serait peut-être plus jamais. Le père ne prétend pas avoir saisi toutes les subtilités de cette volonté du Diplomate, mais il n'est néanmoins pas étonné que le troisième membre de leur trio ne partage pas sa nostalgie.
— Entrez, l'invite cependant Chad contre toute attente, soulignant sa demande par un mouvement de tête et en s'écartant du passage.
Pris de court, et ne sachant pas trop s'il ne s'agit pas plus d'un ordre que d'une suggestion, Alek marque un temps d'arrêt. L'extraterrestre à la porte n'a aucune réaction face à son hésitation. Il se contente d'attendre placidement qu'il se décide, se disant peut-être simplement que les habitants de cette planète sont parfois un peu lents. La curiosité et le manque d'envie de retourner errer dans les rues seul avec ses pensées noires achèvent de convaincre l'ingénieur de franchir le seuil.
La maison est tout aussi ordinaire à l'intérieur qu'elle l'est à l'extérieur. Cuisine, salon, escalier. Probablement des chambres à l'étage, et une salle de bain quelque part. Il ne sait pas à quoi il s'attendait. Un vaisseau spatial dans le jardin ? Des instruments étranges et luminescents disséminés un peu partout ? De ce qu'il a vu d'eux, les Homiens sont leur propre technologie, sans nul besoin d'accessoires.
— Si son offre n'est plus valable, je peux l'entendre ; vous ne me devez aucune explication.
Alek préfère prendre les devants sur ce qu'il soupçonne Chad de vouloir lui dire derrière porte close, alors justement que celui-ci est en train de refermer derrière eux.
— Vrai. Mais on m'en voudra si je ne vous oriente pas au moins un peu vers une solution, l'encapuchonné le corrige sur ses intentions, même si sans le contredire sur son dernier point, dont la perspicacité lui tirerait d'ailleurs presque un sourire.
Comme sa collègue Andy, avec qui il partage une fonction, il est peu ouvert aux autochtones. Il n'a pas l'instinct de les observer et encore moins les aborder. Quant à leur venir en aide, ça va pour ainsi dire à l'encontre de ses idéaux. Il a déjà expliqué à Strauss avoir appris à ses dépens que même l'investissement le plus bénin peut avoir les conséquences les plus cataclysmiques à terme. Alek n'avait pas tort en devinant qu'il n'approuve pas de la suggestion qui lui a été faite par Chuck. Mais s'il ne goûte que rarement les méthodes de ses congénères, le Protecteur a cependant suffisamment de recul pour respecter leurs intentions, aussi étrangères lui soient-elles.
— Je ne pensais pas avoir à me tourner vers vous. Je suis conscient et plus que reconnaissant des risques que vous avez déjà pris pour ma famille, insiste Alek.
En toute honnêteté, il aurait été gêné d'accepter leur aide même si elle avait toujours été offerte spontanément. Il n'est pas venu quémander. Il ne savait juste plus vers qui se tourner.
— Votre considération est appréciée. Qu'est-ce qui vous fait croire que vous avez besoin de nous aujourd'hui ? Chad le remercie mais enchaîne sans transition sur les choses sérieuses.
Malgré sa dégaine décontractée, mains dans les poches de sa veste de sport, il reste imposant. Il connaît les civilités. Il saurait en faire preuve, c'est simplement qu'elles l'emplissent d'une profonde lassitude. Donc, s'il peut s'en passer, il ne se prive pas. Il sait que l'ingénieur mettra tout écart de conduite de sa part sous le compte de sa planète d'origine, et que pour une fois ça ne constitue pas un problème. S'il y a bien un seul avantage à se faire connaître, c'est celui de pouvoir enfin laisser tomber toute façade. Ou presque… Autant en profiter.
— Eh bien… Ce matin, Caroline a tenté de… mettre fin à ses jours. Il semblerait qu'elle et Robert ne veuillent plus être réveillés. Ann a réussi à l'intercepter, de justesse, mais tôt ou tard elle va finir par arriver à ses fins. Tout le temps qu'on pensait avoir pour les aider vient de partir en fumée, sans compter les avantages dont on pouvait bénéficier dans notre avancée grâce à leur coopération. J'avais déjà l'impression de trépigner avant, mais là… J'ai les jambes coupées.
C'est la première fois que le grand barbu résume ce qui s'est passé aujourd'hui à voix haute. Ils n'ont pas vraiment épilogué, avec Ann et Jasper. Elle leur a expliqué la situation, et après avoir écouté bien sagement, ni l'un ni l'autre n'a eu les mots pour répondre. Ils n'ont même pas eu le cœur d'échanger des regards. Il leur fallait de toute façon se mettre au travail le plus rapidement possible. Ils se sont tous les trois jetés à corps perdu dans ce qu'ils avaient à faire, et n'ont ressorti la tête de l'eau qu'une fois qu'ils ont été satisfaits de l'étanchéité de leurs protections, moment auquel ils ont décidé d'en remettre une dernière couche, juste pour être vraiment sûrs.
— Attendez… Vous voulez les ramenez contre leur gré ? relève Chad.
Capable d'objectivité absolue, il est insensible à la détresse du conteur. Les émotions guident les Humains mais portent les Homiens à confusion.
— S'il le faut, confirme Aleksander, hochant la tête.
Il se rend bien compte de la sonorité de ce qu'il dit. C'est probablement le genre de déclarations que le Docteur Vurt a proférées tout au long de sa carrière, méprisant la volonté de ses cobayes. Est-ce qu'elle les entendait seulement, comme il a lui entendu Caroline ? Et pour l'avoir entendue, il l'a entendue haut et fort. Mais sans doute ne vaut-il en fin de compte pas beaucoup mieux que celle qui s'est un jour déclarée comme sa pire ennemie, puisqu'il n'arrive pas à s'amener à cautionner le message de la petite sœur de Jena. Elle n'est qu'une enfant. Robert aussi, tout plus âgé qu'il soit. Il veut respecter leurs demandes, mais il ne peut pas les laisser mourir. Il n'en est pas capable.
— Vous sembliez travailler vers le même objectif, au moment du raid de DeinoGene ; qu'est-ce qui a changé ? poursuit son interlocuteur dans sa perplexité, sans jugement.
Il n'est pas en position de critiquer. Si lui et les siens ne discutent pas le fait que le consentement est toujours préférable, ils sont également très au clair sur les besoins d'imposition dans certains cas. Ben traverse en ce moment une petite crise existentielle sur ce thème, mais Andy n'hésite jamais avant d'intervenir. Elle n'a par exemple pas demandé son avis au lycéen qui a été témoin de l'enlèvement de Maena lorsqu'il a été question de l'utiliser pour transmettre un indice crucial aux autorités. Parfois, il faut prendre une décision, s'y tenir, agir.
— Il semblerait qu'ils apprécient leur nouvelle condition. Plus que la précédente. Ils craignent que revenir à eux ne soit pas une bonne chose pour eux, Alek paraphrase ce que lui a répété Anubis de son court échange avec l'adolescente.
Il englobe Robert dans son bilan car ils ont eu confirmation par Markus qu'il partageait effectivement les élans de sa compagne d'infortune. C'est tout ce que l'étudiant a eu la force de leur envoyer après être allé confronter son meilleur ami. Non pas que le doute ait fortement plané sur la question ; les deux téléversés font tout ensemble et ne peuvent rien faire sans que l'autre n'en ait vent. Le père s'inquiète pour l'état d'esprit de son fils, mais il se dit que la meilleure façon de s'en occuper est de résoudre le problème de son camarade.
— Qu'est-ce qui leur a donné cette idée ? demande Chad.
Il a l'impression qu'il lui manque une brique fondamentale du puzzle pour en distinguer l'image d'ensemble.
— On ne sait pas comment leur réveil pourrait se passer. On ne sait même pas comment on va s'y prendre pour le provoquer… Tout ce qu'on sait, c'est qu'on doit faire rentrer un hypercube dans un cercle. Ou peut-être même un point. Une seule chose est sûre : ce qu'ils peuvent faire maintenant, ils ne pouvaient pas le faire avant. Alors tout laisse à penser qu'ils ne pourront plus le faire après. Et ils perçoivent ça comme une régression, je suppose, élabore l'ingénieur du mieux qu'il peut sans disposer de tous les détails de la conversation entre Markus et Robert.
— C'est réducteur. Nous n'avons peut-être d'humain que l'apparence extérieure, mais nous sommes tout de même la preuve qu'une forme physique n'a pas à être limitante, objecte Chad, à qui la logique des deux comateux échappe toujours.
Ils sont de toute évidence au courant de leur existence et de certains aspects de leur fonctionnement. Ils n'étaient pas matériellement présents lorsque Strauss est venu faire son discours à la famille et affiliés, mais ils étaient là tout de même. Idem pour toutes les concertations qui ont eu lieu ensuite. Comment est-ce que ça ne leur a pas donné espoir sur leur condition ? N'ont-ils réellement pas établi le parallèle ?
— C'est bien pour ça que je me retrouve à frapper à votre porte. Ce que Chuck a suggéré… Est-ce que ça ne pourrait pas être compatible avec les desiderata de tout le monde ? Les réveiller, sans les limiter ? lui soumet Aleksander.
Il est soulagé de constater qu'il ne s'est pas complètement fourvoyé dans sa démarche, puisque celui à qui il s'adresse semble aller dans le même sens que lui.
— Ça le serait. Mais vous n'avez pas besoin de nous pour le mettre en œuvre. Ou en tous cas une solution assimilée. On est juste une source d'inspiration, dans cette histoire, confirme et rembarre le Protecteur dans la même prise de parole.
— Je suis désolé, mais j'ai du mal à voir comment je pourrais seulement commencer à émuler vos prouesses, proteste poliment l'ingénieur.
Il apprécie le soutien, vraiment, mais il ne s'en sent pas du tout digne. Il ne comprend même pas tout ce dont sont capables les Homiens ; comment pourrait-il en reproduire ne serait-ce qu'une partie ?
— C'est parce que vous ne prenez pas en compte tous vos atouts, lui lance Chad en toute simplicité.
Il a un haussement d'épaules, comme si ça tombait sous le sens et qu'Alek devrait avoir la réponse sous son nez.
— Je ne comprends pas, avoue néanmoins le père de famille.
Il est trop fatigué pour essayer de lire entre les lignes d'une forme de vie extraterrestre indéniablement supérieure, ou en tous cas bénéficiant d'un beaucoup plus grand recul que lui. Il apprécie qu'il veuille le guider, mais s'il le fait par énigmes sibyllines, ça ne va pas fonctionner.
— Qu'est-ce qui vous laisse penser que toute la responsabilité de trouver une solution ne repose que sur vous ? Vous avez largement le bagage scientifique sous votre toit pour résoudre ce problème, son interlocuteur l'aiguille légèrement vers la conclusion à laquelle il veut l'amener, sans pour autant la lui donner de but en blanc.
La compassion ne fait pas partie de ses traits de caractère. Surtout pour cette espèce à son sens presque plus nuisible qu'autre chose. Alors, il n'est pas près de donner à Alek la solution qu'il cherche sans qu'il y ait mis du sien. Il faut qu'il la mérite, y arrive par lui-même. Sinon, il aurait aussi bien pu régler son problème directement, ce qui irait à l'encontre de ce qu'il cherche justement à mettre en évidence. Les Humains n'ont pas besoin d'eux. Ce que les Homiens font ne défie jamais aucune loi de la physique, alors il n'y a strictement aucune raison que les Terriens n'arrivent pas à en faire de même, même si avec des moyens un peu moins directs. Et encore.
— Est-ce que… vous voulez parler de Bertram ? balbutie Alek avec un air ébahi à sa propre révélation, finalement pas si diminué que ça par son épuisement émotionnel.
— Et c'est ÇA, la raison pour laquelle l'offre de Chuck ne tient plus. Je lui en aurais peut-être fait grâce, si vraiment vous n'aviez pas eu d'alternative, mais entre-temps, la ressource rêvée vous est tombée entre les mains. Ce n'est pas que je refuse qu'on s'en mêle par principe, c'est que je sais qu'en le cas présent, on n'a pas besoin de le faire, confirme Chad avec un petit sourire en coin, fier que le chercheur ait fini par tirer la bonne conclusion, même si pas impressionné que ça lui ait pris à son sens aussi longtemps.
L'ingénieur reste muet. Bouche bée, même. Il peut reconnaître, maintenant que l'idée lui a été soufflée, qu'il portait de sacrées œillères pour ne pas l'avoir vue avant. Le problème de toutes ses solutions était qu'elles étaient mécaniques, puisque c'est son domaine de prédilection, et par conséquent inapplicables car pratiquement impossibles à dissimuler, sans même parler de leur mise en place. Il a toujours considéré la situation du point de vue de l'électronique, car c'est l'origine du problème ainsi que l'angle d'attaque par lequel ils ont pu l'analyser. Même alors que Markus l'a aidé à creuser du côté de la neurologie, il n'avait pas envisagé pouvoir s'y rabattre entièrement un jour. Mais pourquoi ?
La réponse est simple, si peu flatteuse : il n'a jamais estimé avoir sous la main qui que ce soit disposant de l'expertise suffisante en la matière. Son fils aîné, pour tous ses efforts et ses recherches extracurriculaires, n'est même pas encore interne. Et en dehors de ça, ce ne serait pas convenable de lui demander de porter toute la responsabilité du rétablissement de son meilleur ami et de la petite sœur de Jena. Quant à Gregor, personne n'a jamais envisagé d'exploiter ses connaissances au-delà du strict minimum. Il est plus perçu comme une boîte de Pandore qu'une caisse à outils. Sachant ce qu'il a fait par le passé, ce dont on l'estime capable fait plus froid dans le dos qu'il ne donne espoir. Est-ce que quoi que ce soit de positif pourrait réellement ressortir d'un esprit aussi torturé que le sien, de méthodes ayant jusqu'ici uniquement servi à d'aussi sombres desseins ? Mais finalement, la vraie question est la suivante : est-ce qu'ils ont encore le loisir de jouer aux hérons quant à la provenance d'un remède à ce qui affecte les deux jeunes électrisés ?
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Alors ? Ça vous a plu ?