2x10 - Au ralenti (16/19) - Visiteurs

Lorsque vient la fin de journée, Mae doit se faire violence pour ne pas tout bonnement attendre le nez collé derrière la porte que ses amis viennent sonner. Markus est probablement encore à la fac, Caesar certainement avec Jack, et son père doit être sur le chemin du retour de son expédition à la recherche d'elle-ne-sait-plus-trop-quoi-d'ailleurs. Ce dernier est parti à la fois pour lui laisser son intimité pour ses retrouvailles et parce qu'ils ont besoin du mystérieux matériau avec Ann et Jasper dans leurs recherches d'une solution pérenne pour Caroline et Robert. Par précaution, Gregor a été enfermé dans la pièce qui lui est attitrée, et ses geôliers en ont profité pour sortir. Il reste bien Ben quelque part dans la maison, mais il ne souhaite se montrer qu'en cas d'extrême urgence. L'adolescente est donc essentiellement seule. Et dans son attente, les pièces et couloirs lui paraissent particulièrement vides et surtout le temps particulièrement long.

À peine la sonnette a-t-elle retenti que Mae se précipite pour ouvrir. Elle dérape sur le parquet et accueille ses visiteurs avec un immense sourire, qu'ils ne tardent évidemment pas à lui rendre. Sans avoir prononcé un mot encore, la blondinette saute au cou d'Ellen et Nelson. Elle fait bien attention à envelopper le plus possible de ses mains dans les manches de son pull, et garder son visage à l'écart des leurs. Mais même avec ces précautions qu'elle doit prendre, elle trouve particulièrement agréable d'être enlacée par des gens qui ignorent le danger qu'ils encourent. Ses frères, son père, et son oncle font de leur mieux pour ne pas la traiter différemment, mais il arrive malgré tout qu'elle aperçoive, du coin de l'œil, un début de mouvement de retrait, un soubresaut inconscient pour éviter un contact accidentel. Et elle ne peut pas leur en vouloir, et même préfère qu'ils soient prudents, vu l'état dans lequel elle a mis ses draps avant que les Homiens ne lui en confectionnent d'autres, puis le sol et les murs. La rampe d'escalier a été le témoin le plus criant de ses capacités corrosives jusqu'ici, et elle remercie Andy de lui avoir redonné un aspect normal au plus vite, même si c'était sans doute plus machinal que prévenant de la part de la belle blonde. Les vêtements qui avaient été passés à l'adolescente à son arrivée à DeinoGene, et qu'elle portait encore à son retour, ont trompé tout le monde car ils étaient conçus pour résister à ce dans quoi elle a été plongée, et ont donc bien résisté à son contact par la suite.

— Brennen ! Je suis contente que tu sois là, s'exclame la blondinette lorsque le trio se scinde enfin, et qu'elle repère le journaliste à quelques pas derrières ses deux meilleurs amis.

Elle ne l'attendait pas, mais son frère a vu juste, et elle est sincèrement heureuse de le voir. On lui a bien raconté qu'il s'était tiré à relativement bon compte de toute cette histoire, en les circonstances, mais en avoir la preuve sous les yeux n'en est pas moins satisfaisant.

— Vraiment ? J'étais pas sûr que ce soit approprié, s'étonne l'intrus, grimaçant.

Tant d'enthousiasme à sa présence le mettrait presque mal à l'aise. Ellen a été surprise de sa demande de les accompagner, mais elle n'y a vu aucune objection. C'est vrai qu'il était là quand Mae s'est fait enlever, et si Caesar dit que sa sœur a demandé après lui, alors il faut qu'il vienne la voir, c'est évident. Tant qu'elle n'aura pas regagné la circulation, ses désirs vont sans doute rester des ordres, du point de vue de la marginale.

— Je tenais à te dire merci. Je suis contente que tu ailles bien, insiste la petite blonde.

Elle n'arrive effectivement pas à distinguer quelque marque que ce soit sur le visage du jeune homme. On le lui avait annoncé, mais elle en reste impressionnée. Strauss s'est certes tout aussi bien remis d'un assaut du même type, mais elle n'est pas sans ignorer les avantages dont il bénéficie.

— Me dire merci ? Pour quoi ?

Sans rejeter sa bienveillance vis-à-vis de son propre état, Brennen peine à suivre le raisonnement de la jeune fille en face de lui. Il était là quand on l'a prise, et c'est à peu près tout. Il n'a absolument pas aidé à son retour. Il a bien tenté de se rendre utile auprès de Jack, mais à sa connaissance, ça n'a rien donné du tout, cette enquête sous-marine, au bout du compte.

— Tu as essayé de t'interposer, lui rappelle Mae.

Si elle ne se souvient pas de grand-chose ensuite, elle se souvient au moins de ça. Tout s'est passé très vite, mais l'adrénaline du moment rend le souvenir vif à son esprit. Il a clairement eu un mouvement plus que significatif pour s'interposer. Et pourquoi elle lui en voudrait que ça n'ait mené à rien, quand ses propres gestes de débattement ont été vains ?

— Essayé, oui. Avec une efficacité plus que discutable, le jeune homme souligne le verbe pour lui central de la phrase, indicateur de bien peu de mérite.

— Quand même. Merci, elle ne lâche rien, d'une persévérance tranquille.

Son excitation à l'arrivée imminente de ses amis est retombée comme un soufflet lorsqu'elle les a enfin eus dans les bras. Elle est maintenant envahie d'un calme bienheureux, comme si plus rien de tout ce qu'elle avait appréhendé depuis l'obtention de la confirmation de leur venue ne pouvait se produire. Elle a l'impression de flotter sur un petit nuage au-dessus de la scène, d'être en total contrôle de ce qui va se passer. Elle se sent invulnérable, imperméable à tout dérapage. Elle ne pense pas s'être déjà sentie aussi sereine depuis son réveil.

Devant une telle assurance, même s'il reste pour sa part encore insatisfait du rôle qu'il a joué, le jeune journaliste finit par accepter la gratitude qui lui est offerte :

— Bah, de rien. J'aurais bien aimé être l'un de mes frères, à ce moment-là.

— Je suis sûre qu'ils sont fiers de toi, intervient Ellen, optimiste.

Indéfectible supportrice du jeune homme, elle pose momentanément sa main sur son bras pour manifester son soutien, sous le regard amusé de Nelson.

— Ouais, er… Je ne sais pas si c'est la première chose que je leur raconterai la prochaine fois qu'ils seront accessibles à la communication, commente simplement Brennen en passant sa propre main derrière sa nuque.

Toute cette attention braquée sur lui commence à le mettre un peu mal à l'aise. C'est Mae, qu'ils sont tous venus voir, non ?

— Honnêtement, puisque je vais bien au final, je suis plutôt contente que personne n'ait été blessé en essayant de me défendre. Enfin, tu vois ce que je veux dire, reprend leur hôtesse, se rattrapant sur la fin en se rappelant qu'il a effectivement été blessé à un moment donné.

Il aurait cependant pu s'en tirer à bien moins bon compte qu'une simple petite coupure à la pommette et un œil au beurre noir. Ceux qui l'ont emmenée sont du même acabit que ceux qui ont torturé Gregor, si pas carrément les mêmes personnes, si ça se trouve. Le scientifique a eu plusieurs jours pour commencer à guérir avant qu'elle ne fasse enfin sa rencontre, et il lui paraît toujours dans un piteux état aujourd'hui, près de deux semaines plus tard. Elle ne pense pas que des tortionnaires capables de telles choses auraient hésité à molester un adolescent sans défense s'il leur avait opposé plus de résistance.

— Tu as l'air de prendre tout ça drôlement bien, se permet de souligner son protecteur malgré lui, épaté par sa lucidité face à ce qui lui est arrivé.

Certes, il ne s'attendait pas à la trouver roulée en boule dans un coin non plus. D'une part, elle n'aurait pas accepté de visiteurs si c'était le cas, et d'autre part, Ellen lui avait déjà dit l'avoir eue en appel vidéo. Mais tout de même, le quasi-détachement avec lequel elle aborde le sujet est impressionnant. Qu'est-ce qu'ont tous les Quanto qu'il connaît à être aussi zens face à l'adversité ?

— Je voulais aussi te remercier pour le tact de tes articles. Je n'apprécie pas toujours ton style, mais cette fois-ci, je m'incline, elle enchaîne sans relever, même si intérieurement particulièrement fière de ce compliment.

Elle ne se fait pas d'illusions quant au fait qu'elle n'est pas du tout une reine de sérénité, en les circonstances encore plus que de manière générale. Elle ne prend pas du tout ce qui lui arrive bien ; elle a souvent envie de pleurer, ou tout casser, ou simplement hurler. Mais qu'il puisse avoir l'impression qu'elle a fait la paix avec ce qui s'est passé lui donne l'espoir de pouvoir donner le change à l'avenir sur tout ce qui ne va pas chez elle.

— Oh. Tu les as lus ! il s'exclame, pris de court par sa remarque.

Il s'éclaircit la gorge et baisse les yeux maintenant, de plus en plus embarrassé. Pour lui, l'anonymat des journalistes ne le protège pas seulement des représailles, mais aussi des compliments, auxquels il ne sait jamais comment réagir.

— Tu pensais que je ne reviendrais jamais, ou bien que je ne les lirais pas quand ce serait le cas ? plaisante Mae en croisant les bras, attirant de nouveau son regard à elle.

— Je n'avais pas réfléchi si longtemps à l'avance. Mais Nelson m'a relu et approuvé avant publication ! le jeune journaliste prend le garçon à sa gauche à témoin, afin de se débiner de sous les feux des projecteurs.

— Ouais, mais ' y avait rien à changer, donc bon, commente l'intéressé.

Il ne comprend pas trop pourquoi il vient d'être cité, exactement. Il jette un drôle d'air au reporter. Il a décidément bien plus d'aplomb à l'écrit qu'à l'oral, ce qui est surprenant, pour quelqu'un qui semble tout avoir pour lui.

— Entrez, on va s'asseoir, les invite alors Mae.

Elle se rend compte qu'ils sont toujours dans l'entrée voire sur le pas de la porte pour l'un d'entre eux, et que ce n'est pas très confortable. Elle les guide donc jusqu'à la salle à manger sur leur droite. Elle prend place en tête de table, côté salon, tandis que Nels tire la première chaise à sa droite. Ellen les contourne tous les deux pour pouvoir s'asseoir à sa gauche, et Brennen fait le tour par l'autre côté, pour aller occuper la chaise à gauche d'Ellen.

— Au fait, je t'ai amené ça, déclare Nelson juste avant de se mettre assis, se rappelant soudainement qu'il a quelque chose pour elle.

Après avoir fait glisser l'une des bretelles de son sac à dos de son épaule, il fait pivoter le contenant jusque sur l'un de ses genoux levé et en ouvre la fermeture éclair de la grande poche principale. Précautionneusement, il en extirpe un récipient de verre opaque, avec un couvercle hermétique, qu'il dépose sur la table tout en prenant enfin place.

— La soupe aux épices de ton père ! Merci, Nels, ça me fait plaisir, s'exclame Mae.

Elle est sincèrement touchée, car elle n'attendait pas d'autre cadeau que leur présence. Ça ne l'avait pas effleurée qu'ils pourraient trouver quoi que ce soit à lui amener, en ces circonstances plus que particulières. Mais c'était compter sans la prévenance légendaire de Nelson, sans doute.

— Comment tu le sais ? il s'étonne qu'elle ait deviné de quoi il s'agissait.

— C'est… ce que tu manges quand tu es malade. Et ça sent fort, elle se justifie maladroitement.

Elle espère ardemment que cette explication ne fera lever aucun sourcil. Elle est parfois beaucoup plus sensible aux odeurs qu'auparavant, mais autant qu'elle se souvienne, cette soupe sent effectivement fort même pour quelqu'un avec un odorat dans la norme. Elle ne sait pas si c'est réellement lié, et si oui dans quel sens, mais le Chili est un pays qui lui paraît décidément bien nommé.

Sans rendre qui que ce soit suspicieux, la remarque a tout de même un effet adverse, puisque Nelson la pense négative. Il prend un air penaud, baissant la tête dans son désappointement d'avoir fait un mauvais choix :

— Oh. C'est vrai. C'est nul, en fait. Personne n'aime ça. Il y a que moi que ça fait se sentir mieux. Je sais pas pourquoi j'ai pensé que tu en voudrais…

— Tu rigoles ? J'aime bien l'odeur ! Et de toute façon, je ne suis pas encore opérationnelle pour de la nourriture solide, donc c'est parfait, Mae se précipite pour le consoler.

Elle pose ses mains sur le réceptacle afin d'en revendiquer la possession avant qu'il n'ait le temps de le remettre dans son sac. Nelson relève les yeux vers elle avant de relever le menton, puis retrouve enfin le sourire. Il est tellement heureux de la retrouver qu'il en perd ses moyens. Il l'a pourtant déjà revue par visio plusieurs fois, mais maintenant elle est là, en face de lui. Il a presque du mal à y croire. Il a toujours été particulièrement prudent avec les bonnes nouvelles, sans doute une séquelle du temps qu'il a mis à être enfin adopté définitivement. Ou même avant ça, du manque de fiabilité de sa mère biologique, aussi peu de souvenirs d'elle il ait.

— Encore ? laisse échapper Brennen, interpellé par le commentaire de Mae au sujet de ses restrictions alimentaires suite à sa captivité.

— Ouais. On ne se remet pas juste comme ça d'avoir été alimentée par intraveineuse pendant des semaines, apparemment, elle confirme, d'un ton un peu aigri.

Elle n'a en vérité techniquement subi ce mode d'alimentation que pendant son transit jusqu'au laboratoire, qui n'a duré qu'une courte semaine. Elle est cependant tout à fait satisfaite de prétendre que ça a été le cas durant toute sa captivité, puisque ça lui permet d'expliquer de ne pas pouvoir absorber de nourriture. Elle se voit mal raconter qu'elle a en vérité été baignée dans une solution osmotique riche en nutriments. Elle a encore des difficultés à y croire elle-même. Et en plus, elle n'est pas certaine que les conséquences sur le système digestif ne soient pas de toute manière pratiquement les mêmes entre les deux procédés. Certes, ce ne sont pas réellement ces conséquences-ci de son traitement qui lui empêchent l'ingestion, mais bon, elle se raccroche à autant de vérité qu'elle peut.

— Désolé, je voulais pas passer en mode… Brennen s'empresse de s'excuser de sa question à tendances peut-être un peu trop journalistique.

Il l'a jugée déplacée dès le moment où elle a franchi ses lèvres. Il n'arrive hélas pas vraiment à trouver les bons mots pour décrire son écart de conduite. Quand il écrit, il a plus de temps pour réfléchir, et il a l'occasion de reformuler avant de soumettre à qui que ce soit. À l'oral, il n'a pas cette possibilité, malheureusement.

— Donc en fait on va faire un truc, c'est que vous allez tous arrêter de vous excuser pour rien. Je vais bien. Je suis là. Et vous n'avez pas idée à quel point je suis contente que vous soyez là avec moi ! propose Mae en retour.

Ils sont là depuis moins d'une demi-heure et elle en a déjà marre de les voir tous marcher sur des œufs. De son point de vue, elle a été saisie dans la rue, elle a fermé les yeux, et elle s'est réveillée saine et sauve dans sa chambre. C'est vrai qu'on connaisse la vérité sur toute la ligne ou seulement l'histoire officielle. Elle a des difficultés avec un peu toutes les tâches les plus banales du quotidien, mais qu'on sache à quel point ou non, dans tous les cas, ça va aller mieux. Elle apprécie qu'on s'inquiète pour elle, infiniment même, mais à force de voir tout le monde angoisser elle va finir par ne plus réussir à rester courageuse elle-même.

— C'est réciproque, renchérit Ellen, dont le peu de prises de parole indiquent la béatitude.

Comme Nelson, elle a du mal à croire ce qu'elle a pourtant sous les yeux. Ce qui semble stupide, parce qu'elle avait aussi du mal à croire que Mae n'était plus là auparavant. Il faudrait que son cerveau prenne une décision, mais dans l'immédiat, il est trop occupé à l'empêcher de couiner et tressauter de satisfaction. Elle a besoin de tous ses moyens pour rester assise tranquille sur sa chaise. Tant pis si elle fixe sa camarade d'un air peut-être un peu dément ; elle estime que c'est un moindre mal par rapport à toutes les façons beaucoup plus envahissantes encore dont elle pourrait manifester son excitation.

— Sauf que si je vois que vous vous faites du souci pour moi, ça me fait me faire du souci pour vous, et ça n'aide rien. À choisir, je préférerais qu'on se focalise tous sur le positif, explique Mae.

Elle se doute qu'elle n'a aucune chance d'entièrement réprimer les élans protecteurs de son entourage, mais elle aimerait au moins les tempérer un minimum, si possible.

— On n'est pas dans des circonstances normales, Mae, lui rappelle Nelson, ses sourcils arqués dans une moue désolée de ne pas pouvoir accéder à sa requête.

Pourtant, sur le principe, il est d'accord avec elle. À 100%. Mais il serait bien incapable de faire comme si rien ne s'était passé pour autant. Peu importe combien elle dit ne se souvenir que de son enlèvement et pas de sa captivité, et peu importe combien elle prétend bien en tolérer les séquelles ; elle a quand même été enlevée, et elle a quand même des séquelles. Il n'ose pas s'imaginer à sa place, et il ne pense pas qu'il y arriverait s'il essayait, de toute façon. Il voudrait bien pouvoir lui redonner une impression de normalité, mais c'est plus fort que lui d'être aux petits soins.

— Très bien, je te l'accorde. Mais c'est fini, maintenant. Ça ne va faire qu'aller de mieux en mieux. Est-ce que si je vous promets que dès qu'il y a quelque chose qui ne va pas – si jamais il devait y avoir quelque chose qui ne va pas – je vous le ferai savoir, est-ce que vous allez pouvoir vous détendre ? Au moins un peu ? tente alors de négocier la petite blonde.

Elle se découvre des talents d'improvisation qu'elle ne soupçonnait pas, sans doute toujours galvanisée d'être sur le petit nuage d'avoir enfin retrouvé ses amis.

— … Marché conclu, finit par accepter celui qui la connaît depuis le plus longtemps, après un bref instant d'hésitation, durant lequel il grimace un peu dans sa réflexion.

Ça semble être un compromis acceptable. Il lui fait suffisamment confiance pour qu'elle ne lui cache pas si elle se sent mal par rapport à quelque chose. Elle a toujours été une battante, parfois peut-être un peu trop, mais il espère faire partie de ses personnes privilégiées avec lesquelles elle accepte de baisser sa garde. Il sait qu'elle fait partie des siennes.

— Ça me va aussi, confirme inutilement Ellen.

Elle l'a en partie laissé répondre en premier parce qu'elle savait qu'il prendrait la bonne décision. Du reste, elle sait qu'elle va être bien incapable de refuser quoi que ce soit à Mae pour les prochains temps.

— Bien. Merci. Maintenant, je ne sais pas vous, mais puisque Brennen est là, j'ai bien envie de savoir ce que ça fait d'être roi de Promo, même en secret, Mae clôt le sujet, puis en lance un autre, à son avis beaucoup plus festif.

Alors que trois paires d'yeux se braquent sur lui, le plus âgé de la bande est laissé sans voix. C'est une embuscade, voilà ce que c'est. Ni plus ni moins qu'un guet-apens. Mais au sourire espiègle de celle qu'ils sont tous venus voir, il ne peut pas décemment chercher à s'extirper de ce piège à loup. Les conversations qui ne concernent pas ce qui s'est passé et tout ce qui en a découlé doivent se faire rares, pour elle. Il se souvient à quel point ça l'a exaspéré, lorsqu'on lui a fait le coup, juste après l'enlèvement. C'est sensiblement la même chose que Mae doit traverser, en pire, alors il peut bien faire un effort. Elle porte un pull alors qu'il fait bon ; elle a clairement plus besoin de réconfort qu'elle ne le laisse entendre.

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