2x06 - Coup de poing (15/19) - Effraction
Au bout d'une paire d'heures de vol, toute l'équipe de sauvetage atterrit aux abords du district de Columbia. Le voyage s'est passé dans un silence presque total et, grâce aux efforts de chacun pour soigneusement éviter le regard des autres, seuls quelques rares coups d'œil échangés. Choisi pour sa proximité à leur destination, l'aérodrome est à l'opposé de celui d'où Chuck et Chad ont décollé il y a une petite semaine. Malgré ça, il faut tout de même encore un peu de route au groupe pour atteindre le point final de leur voyage. À nouveau, chacun reste muet et pensif pendant le trajet. Certains parce qu'ils n'ont rien à dire, mais la plupart parce qu'ils préfèrent rester concentrés. Ce n'est pas le moment de se disperser. L'heure est venue d'entrer en piste, sans répétition générale, et sans filet de sécurité.
Bien qu'ils se soient posés au Nord du laboratoire, ils l'abordent par l'Est, ayant contourné puis gravi la butte depuis laquelle les Homiens ont pris l'habitude de surveiller les lieux. Ils l'ont d'abord utilisée lorsqu'ils étaient encore les seuls à savoir où Maena était retenue, et ont conservé cette position par la suite, afin de tenir les élaborateurs du plan informés d'éventuelles nouveautés sur place. Le point de vue est intéressant en ce qu'il permet à tout le monde de bien se rendre compte de ce qu'ils s'apprêtent à entreprendre. Il y a souvent un monde entre des photos et des plans techniques, et un bâtiment bien réel, de béton, d'acier, et de verre. Des inspirations sont prises et quelques déglutitions anxieuses retentissent, mais c'est toujours sans un mot que la troupe s'élance vers son objectif, après s'être rendue presque invisible en activant leurs tenues de camouflage. Elles ne leurs seront utiles que pour leur première approche, puisqu'au-delà des premières barricades, des capteurs thermiques sont en place, mais ils circonviendront ceux-ci le moment venu. Chaque chose en son temps.
Comme prévu, la première grille n'est pas la plus difficile à franchir. Puisqu'elle est en contact avec l'extérieur et donc potentiellement des promeneurs civils, aussi rares soient-ils à une telle distance de tout sentier battu, elle n'est ni électrifiée ni barbelée, afin de ne pas attirer l'attention. La petite équipe d'intervention se faufile donc au travers après y avoir découpé une ouverture à l'aide d'un coupe-boulon, de manière tout ce qu'il y a de plus artisanale. Afin que personne ne découvre trace de leur passage, Vlad ressoude tout de même promptement les mailles qu'ils ont sectionnées, avec une telle dextérité que Sam se demande s'il saurait lui-même retrouver leur point d'entrée.
La subtilité de leur percée réside finalement surtout dans la cadence de leur avancée. Une poignée de gardes avec des chiens déambulent en effet aléatoirement entre chacune des grilles qui les séparent de l'enceinte, et il serait de toute évidence peu probant de leur tomber dessus. C'est pourquoi, durant le voyage, Jena, Vlad, et Sieg, ont pris soin d'imprégner toute l'équipe d'une solution spécifique pour masquer leur odeur corporelle. Ça n'a évidemment pas été du goût de Sing Sing, très perturbé de ne plus reconnaître personne autour de lui par son sens le plus développé, ni même sa propre odeur, mais peu importe l'inconvenance du Rottweiler, puisque la manœuvre est un succès ; ils atteignent la deuxième grille quelques mètres plus loin sans attirer l'attention des chiens, pourtant clairement à une distance suffisamment faible pour normalement être en mesure de les sentir. Sam est sans doute le moins rassuré de la bande à ce stade, à la fois le plus familier des performances de l'odorat canin et le moins confiant en ce dont l'a badigeonné Jena. Mais il doit bien se rendre à l'évidence de la pertinence de l'onguent lorsqu'ils atteignent la barrière suivante sans encombre.
Le deuxième obstacle, n'étant en des circonstances normales pas en contact avec des civils, est électrifié, lui. Nullement impressionnés par ce mécanisme, et s'y étant même préparés, les deux leaders blonds du groupe recouvrent simplement le grillage d'une bâche translucide isolante, qui leur permet d'escalader sans danger, chacun leur tour. Malgré son anticipation de chaque embûche rencontrée, la troupe ne perd bien entendu pas de son empressement pour autant ; tout décalage dans leur programme pourrait s'avérer catastrophique. Leur odeur ne peut pas les trahir, et ils ne peuvent pratiquement pas être vus de loin, mais il y a d'autres moyens de se faire repérer, si un garde venait à passer à proximité au mauvais moment.
Sam retient une nouvelle fois sa respiration alors que chacun passe tour à tour au-dessus de la grille. Il a plutôt confiance en la technologie de camouflage, mais c'est être entendu qu'il redoute à ce stade, plus qu'être vu. Pour tout son entraînement, Sing Sing est forcément le moins discret de la bande, à défaut de pouces opposables. Lorsqu'il rejoint son animal de l'autre côté, et le félicite pour sa performance d'une caresse sur la tête, le maître-chien voit Chad arborer un étrange sourire, probablement le premier depuis qu'il l'a rencontré, et qui lui fait penser que peut-être il est intervenu d'une manière ou d'une autre en la faveur de son compagnon à quatre pattes. Mais il n'a évidemment pas le temps d'interroger l'encapuchonné sur le sujet sur le moment. Peut-être plus tard. S'ils ressortent tous de cette opération indemnes.
Toujours conformément aux plans, la troisième et dernière grille qui les sépare des locaux de DeinoGene est constituée d'un alliage particulier, reconnu comme indestructible. En tous cas sans des outils dont ils ne pouvaient clairement pas s'encombrer. Pour ne rien gâcher, la palissade en question est également hérissée de pointes, trop affutées pour pouvoir être neutralisées par quelque revêtement que ce soit. Pas coincés pour si peu, Sieg et Vlad ont ici opté pour la solution classique qui leur a été inculquée dès leur plus jeune âge : quand on ne peut pas passer au travers ou au-dessus, il reste encore l'option de passer en-dessous. La faible masse volumique du polymère, son principal défaut, leur permet en effet de soulever un pan de la grille sans trop d'effort. Bien entendu, la clôture est profondément ancrée dans le sol, pour tenter de parer à sa lacune, mais ce n'est rien qu'encore une fois un bon minutage ne permet pas de faire passer inaperçu. Si aucun capteur de mouvement ne sont présents, c'est tout simplement qu'ils seraient sans cesse activés par de fausses alertes dues aux éléments extérieurs. Il est assez classique que les mesures de sécurités soient moindres dehors qu'à l'intérieur.
Suite à cette étape tendue de franchissement des trois grilles d'enceinte, l'équipe n'est finalement plus séparée des parois vitrées de son objectif que par une quinzaine de mètres de terrain ouvert en friche. Ils ont lu dans un document récupéré par Caroline et Robert qu'un projet de minage de la zone est en cours de développement, mais par chance il n'est pas prévu d'être mené à bien avant quelques mois. En d'autres circonstances, Vurt n'aurait sans doute pas installé ses troupes ici avant qu'absolument toutes les mesures de sécurité soient en place, mais il avait probablement fallu transiger lors de la chute de son organisation. Que ces locaux alors en cours de construction aient échappé au radar de la Sécurité Intérieure est déjà une aubaine déméritée.
Ajoutant le couvert végétal à celui déjà fourni par leurs tenues, le groupe se dirige vers l'entrée du parking sous-terrain en rampant dans les hautes herbes. Comme décidé par les spécialistes, c'est là le point le plus propice à leur introduction ; il y a toujours quelqu'un à l'accueil, et le toit n'est pas une option pour les raisons citées par Vlad au matin. Et le laboratoire n'a aucune autre issue que ces trois-là.
La suite du plan est simple mais va une nouvelle fois nécessiter une excellente synchronisation : chaque véhicule qui arrive par la voie de garage ralentit naturellement dans la descente, leur laissant le temps de se glisser dessous par groupes de deux voire trois, selon les dimensions de l'engin en question. Puisqu'il a été scanné en détail à l'entrée du premier portail, la seule information qui est recueillie au sujet d'un moyen de locomotion lorsqu'il franchit le seuil à proprement parler est sa masse ; si cette dernière n'est pas la même en arrivant qu'en partant, sans manifeste de transport accusant du décalage, alors une alarme se déclenche. Mais seulement à sa sortie, ce qui laisse une certaine marge de manœuvre aux infiltrés, s'ils ne sont pas trop malchanceux. L'un dans l'autre, ils devraient tout de même pouvoir trouver une voiture qui restera suffisamment longtemps sur place pour que Caroline et Robert ait le temps d'opérer leur magie et puissent leur offrir un peu de répit si besoin.
Au bord de la route en pente, Jena s'élance la première, donnant l'exemple et surtout emportant le point d'accès pour sa sœur et son ami à son poignet. Elle roule sur le côté, bras en croix sur sa poitrine et pieds joints, un peu comme une momie égyptienne, et s'arrête sur le dos sous la voiture de ville qui s'avance, juste à temps pour s'agripper à son plancher et se laisser emmener avec elle à l'intérieur du parking. Le bitume égratigne le peu de sa peau à découvert, mais elle ne laisse rien paraître, concentrée.
D'un signe de l'index et du majeur joints, Sieg et Vlad incitent leurs collègues extraterrestres à imiter leur apprentie dès que le prochain véhicule fera son approche. Andy, Chad, et Kayle lèvent les yeux au ciel, ne voyant pas la difficulté, et se retrouvent sous une camionnette sans que personne n'ait réussi à suivre ce qui s'est passé. Strauss et Ben sont un peu moins confiants, moins familiers de l'action, mais suivent l'exemple de leur protectrice sans broncher, et se retrouvent ainsi sous le second fourgon du cortège avec presque autant de rapidité qu'elle avant eux.
Voyant Sam hésiter, ayant anticipé qu'il aurait besoin d'un véhicule encore un peu plus lent que les autres afin de permettre à son chien de ramper en-dessous, à défaut de pouvoir s'agripper, Chuck attrape un caillou, le serre brièvement dans son poing, puis le lance sur le pare-brise de la prochaine voiture à s'engager dans la descente. Les trois hommes encore avec lui entre les buissons qui bordent la route ouvrent de grands yeux, alarmés, avant de constater que la manœuvre a ébloui le conducteur, qui en conséquence ralentit plus que de rigueur dans une pente si faible. Le remerciant d'un hochement de tête et sans demander d'explication, Sam se faufile avec son toutou jusqu'entre les roues. Le chauffeur ne juge heureusement pas pertinent de reprendre de la vitesse une fois sa visibilité retrouvée, puisqu'il arrive de toute manière dans une voie de garage, et le duo peut ainsi entrer dans le bâtiment comme convenu.
Lorsque Vlad, Sieg, et Chuck, rejoignent enfin leurs coéquipiers sous un même camion, Jena a déjà été à l'intérieur depuis plus de trois quarts d'heure. Si ça ne les arrange pas spécialement en l'occurrence, ils sont cependant tous heureux qu'un endroit comme DeinoGene ne reçoive pas plus de visiteurs. De toute manière, ils n'avaient pas estimé prendre moins longtemps que ça pour en arriver où ils sont, alors tout va bien.
Pendant tout ce temps, chacun est resté sous son cheval de Troie de fortune, à attendre le feu vert de leurs collègues dans la machine pour pouvoir sortir. Jen surveille sa montre, sur laquelle défile divers symboles d'attente, tandis que Chad et Andy jettent des regards noirs à Kayle entre eux deux. Le blondinet lutte en effet contre l'hilarité, sans raison particulière, sans doute une nouvelle séquelle de la légère trifouille de Chuck dans son esprit. Strauss et Ben, les seuls à être restés sur le dos plutôt que de se mettre à plat ventre, ont au moins le mérite d'être sages comme des images.
— On est à l'intérieur, Sieg murmure à peine, dès qu'il est certain qu'il n'y a plus que son équipe dans le sous-sol.
L'ascenseur a emporté le dernier conducteur à être entré depuis quelques minutes déjà, et d'après les flèches et les chiffres au-dessus de sa porte, la cabine est figée au rez-de-chaussée. Personne ne va arriver.
Bien qu'ils soient tous situés à différents endroits du vaste parking sous-terrain, le message de Siegfried est relayé clairement par un patch de communication carré au niveau de sa gorge, jusqu'à ceux de réception circulaires qu'arborent chacun de ses coéquipiers humains au coin de leur mâchoire. Ils ont bien proposé cet outillage aux Homiens, mais ils auraient dû altérer leur structure osseuse pour l'utiliser, alors qu'ils sont très bien capables de les entendre chuchoter depuis l'autre bout du bâtiment s'il le faut, sans équipement aucun. L'idée avait donc été remballée en ce qui les concerne. Ils ont cependant accepté les petits carrés qui leur permettent d'être entendus, leurs cordes vocales suffisamment similaires à celle de l'espèce dont ils utilisent l'apparence pour que cette partie de l'accessoire fonctionne.
Les images d'une paume verticale, un chronomètre, une caméra vidéo, et un symbole d'interdiction se mettent tout à coup à clignoter sur la montre au poignet de Jena. Elle retient donc le reste de l'équipe de sortir de sa cachette, avant même que qui que ce soit n'ait esquissé un geste de toute façon :
— Stop ! Attendez.
Un moment passe encore, le temps que Caroline et Robert achèvent de totalement prendre le contrôle du réseau local. Ils savaient qu'ils allaient se retrouver dans un véritable labyrinthe numérique, sans ouverture sur l'extérieur, compartimenté sur lui-même, et que la tâche ne serait donc pas instantanée. Il est cependant impératif qu'ils parviennent à leurs fins, sans quoi toute l'opération tombe à l'eau.
La doigts en OK et les doigts croisés qui apparaissent sur le bracelet de la jeune femme signalent finalement que tout va bien.
La brunette ferme les yeux et souffle, pour essayer de se convaincre que sa petite sœur et son ami ne courent aucun danger. Elle n'a pas le loisir de s'inquiéter de ça maintenant. Ils se sont préparés avec l'homme le plus intelligent qu'elle connaisse et une hackeuse de renom. Ils sont prêts. Si qui que ce soit ressort de cet endroit, ce sera eux.
— Feu vert, elle communique à son équipe.
À ces mots, chacun s'extirpe de sous le véhicule sous lequel il est entré. Les Humains et le chien s'étirent d'être restés si longtemps prostrés, tandis que les Homiens se contentent de simplement s'épousseter, même si plus par politesse que réelle nécessité. Vlad ne peut pas retenir un sourire taquin aux quelques caméras qu'il croise, rendues complètement inutiles à ceux qui les ont placées là. Ils peuvent aussi tous désactiver la fonction de translucidité de leur tenue. Et bien entendu, les capteurs thermiques ont également été neutralisés.
Sans perdre de temps, même si la faible fréquence des visites joue cette fois en leur faveur, tout le monde se dirige vers la cabine d'ascenseur à grands pas. À peine l'équipe rassemblée, il est cependant temps qu'elle se scinde à nouveau. Chacun sait ce qu'il doit faire, et chacun a un rôle à jouer. Un rôle parfois indirect mais toujours essentiel.
— C'était quoi, le truc avec le gravillon ? Sieg interroge soudain Chuck.
Il l'attrape par l'avant-bras, juste avant qu'il n'emboîte le pas à ses compagnons dans le tunnel vertical auquel Jena vient d'ouvrir l'accès. Le grand alien blond baisse les yeux vers le contact inattendu, puis les relève lentement vers celui qui vient de lui parler.
— De la chimie, il répond platement.
— Risqué, commente Vlad, à côté de son partenaire.
Tous les deux soutiennent le regard clair de l'extraterrestre, pas beaucoup plus glacial que les leurs peuvent l'être de toute façon. Il est néanmoins difficile de savoir s'il est agacé par la question.
— Calculé. Le soleil était suffisamment bas pour que le conducteur accepte qu'il l'ait ébloui à ce moment-là. Je n'aurais pas fait ça sinon. Souvenez-vous que je passe mon existence à me cacher. Parmi des gens dont la profession est de déterrer les secrets, se défend Chuck sans fléchir, sûr de lui.
Satisfait de cette réponse, Sieg lui lâche le bras, ce dont il le remercie d'un sourire, appréciatif de sa mesure. Le Diplomate n'a pas oublié qu'ils ont décidé ensemble que les siens interviendraient le moins possible, au cours de cette opération. Il comprend donc tout à fait la méfiance du chef d'équipe. Il est néanmoins convaincu que s'il n'avait pas agi comme il l'a fait ils auraient été découverts et tout serait tombé à l'eau. Il n'est pas arrivé à la position qu'il occupe en faisant des erreurs. Et il occupe cette position depuis très longtemps.
Le débat clos, Chuck rejoint rapidement Chad et Kayle, qui ont déjà commencé leur ascension vers le 3ème étage du bâtiment, d'où le plus jeune pourra s'infiltrer jusqu'à la pièce où est retenue Mae. Pourtant tous les trois experts grimpeurs, Jena et ses mentors n'arrivent pas à retenir diverses expressions impressionnées à l'agilité et la furtivité démontrées par le trio Homiens. Ils semblent défier la gravité, se propulsant d'une paroi à l'autre sans bruit ni effort dès que les prises viennent à leur manquer. La jeune femme se demande si un jour ils cesseront d'adopter de nouveaux comportements qu'elle n'attendait pas.
Sachant qu'elle doit fixer la poulie qui va permettre de hisser Sing Sing à hauteur du plafond du niveau où ils se trouvent, la brunette se tire de sa contemplation et entreprend sa propre escalade. Elle doit pour sa part atteindre le plafond du deuxième étage, dans les conduits duquel elle va devoir se faufiler afin d'aller neutraliser une série de mécanismes de sécurité qui leur empêcherait toute sortie du laboratoire où est retenue Mae.
Pendant que sa protégée s'élève, Sieg fait signe à Ben qu'il est temps pour eux de descendre. Ils ont en ce qui les concerne quelque chose à faire deux étages plus bas, au dernier sous-sol. Le Scandinave souhaite silencieusement bonne chance à son coéquipier d'un coup d'épaule, puis se jette en rappel dans le vide. Ben ne manque de l'imiter sans corde que grâce à Andy, qui lui indique "non" de la tête. Haussant les épaules, le soigneur descend donc progressivement, bien que tout de même sans cordon de sécurité. Vlad lève un sourcil à cet échange muet, mais ne dit mot.
De son côté, l'alien aux cheveux bleus est chargée d'escorter Sam au rez-de-chaussée, où il devrait être le plus en sécurité – ou plutôt le moins en danger – pendant qu'il guide son chien de la voix jusqu'à son but. L'inspecteur est présentement en train de relier le harnais de Sing Sing au mousqueton que Jen a fait redescendre à leur hauteur. Le Rottweiler se laisse ensuite soulever sans broncher, faisant toute confiance à son humain. Une fois qu'il s'est introduit dans le conduit trop étroit pour que même Jena ne s'y glisse, il attend sagement que l'oncle grimpe à son tour dans la cage d'ascenseur et vienne le libérer. Sam lui accorde une caresse rassurante avant de continuer son ascension. Il sait que l'animal peut toujours l'entendre, mais il préfère tout de même quand ils opèrent côte à côte.
Après qu'Andy a emboîté le pas à l'oncle, sans corde comme le reste de ses congénères, il ne reste dans le parking plus que Strauss et Vlad. Ce sont eux qui vont se rendre jusqu'au deuxième étage, et jusqu'à la porte que devrait à terme leur ouvrir Kayle de l'intérieur. Ce sont eux qui seront chargés de récupérer Maena à proprement parler.
Le mathématicien entendant un voiture arriver à la grille au dehors, il entraîne brusquement son accompagnateur avec lui dans le tunnel vertical, et referme les portes derrière eux juste à temps pour que personne ne soit témoin de leur présence. Vladas apprécie moyennement la manœuvre, mais puisqu'il en comprend la nécessité, il s'abstient une nouvelle fois de tout commentaire. Se dégageant de son binôme qui l'a plaqué à la paroi du conduit afin d'éviter qu'il ne tombe dans le vide, il termine calmement de fixer ses attaches de sécurité. La descente de l'ascenseur, que les nouveaux visiteurs ont appelé, ne le perturbe nullement. Le cube de métal passe à quelques centimètres de son nez sans qu'il ne cille. Il n'a même pas besoin de regarder ses mains pour ajuster son baudrier.
Lorsque chaque membre de l'équipe a atteint l'entrée de son point d'intervention, avec une aisance variable selon sa planète d'origine mais heureusement sans problème particulier pour aucun, ils prennent tous ensemble un moment solennel avant de s'engager dans la partie la plus périlleuse de leur opération. Ils espèrent tous ardemment qu'elle va se dérouler aussi bien que celles qui l'ont précédée, même si ce serait sans doute trop beau pour être vrai.
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