2x03 - Prise au piège (8/17) - Antécédents

Onze heures et demie venues, deux heures après la réception du mystérieux message sur son pupitre d'amphi et tout droit à la sortie des cours, Markus se rend au Parc Daily. Il avance d'un pas vif et regarde nerveusement par-dessus son épaule presque toutes les minutes. C'est idiot, d'une part parce qu'il ne verrait rien même si on le suivait effectivement et ne pourrait en plus rien y faire, et d'autre part parce qu'il y a très peu de risques qu'il soit traqué. DeinoGene ont déjà sa sœur. S'en prendre à lui aussi, dans un second temps qui plus est, semblerait une erreur grossière. En plus du fait qu'ils n'aient pas besoin de ça pour nuire à son père… Aussi, si Jena lui a donné rendez-vous ici, elle a sans doute fait en sorte que ce soit un endroit sûr, où personne ne pense à la chercher. Il ne peut cependant pas s'empêcher d'être tendu. Les circonstances de ces retrouvailles s'y prêtent malheureusement.

Lorsqu'il arrive à sa destination, il doit faire face à une autre situation difficile en se rendant compte que le point de ralliement choisi n'est pas exactement le plus précis qu'il soit. Ce parc est vaste. Et il n'a pas l'habitude d'y retrouver qui que ce soit à un endroit spécifique, comme une statue, un arbre, ou un banc. Comment est-ce qu'il va localiser la jolie brune ici ? Ou comment va-t-elle le repérer elle ? Un appel discret de son prénom en provenance d'un groupement d'arbustes le fait tourner la tête et efface toutes ses craintes :

- Jen ! Hey ! il s'exclame en découvrant sa petite amie derrière un tronc.

Les deux jeunes amoureux se rejoignent et s'enlacent, n'ayant pas besoin de se dire qu'ils se sont manqués pour le savoir l'un comme l'autre.

Il fait glisser ses doigts sous ses cheveux, derrière sa nuque, tout en s'imprégnant de son odeur. Elle lui avait déjà manqué, avec ses fréquents voyages pour son travail, mais cette fois, c'était différent. Les autres fois, il ne s'était pas particulièrement inquiété pour elle. Il savait où elle était, et que c'était un environnement sans danger, alors qu'il ignore totalement où elle est allée se terrer ces derniers jours. Dans un recoin de son esprit, l'idée de ne jamais la revoir s'était installée, et elle est restée même après avoir reçu son message comme quoi elle reviendrait. L'avoir enfin dans ses bras est donc un infiniment plus grand soulagement que jamais.

De son côté, elle enfouit son visage dans son torse, et resserre ses mains sous ses omoplates. Elle ne l'a jamais agrippé aussi fort. C'est comme si elle laissait enfin s'échapper toute la pression qu'elle a ressentie depuis l'enlèvement de Mae. Le choc, la colère, la frustration, la solitude… Si seulement elle pouvait rester dans ce moment pour toujours.

Le couple reste dans cette configuration un bon moment avant que la jeune femme ne mette fin à l'étreinte. Elle s'écarte de lui mais fait glisser ses mains jusqu'aux siennes pour les y garder :

- Markus. Je vais avoir besoin de ton aide pour un truc, et ça ne va pas te plaire, elle annonce, les yeux vers le sol.

Elle s'est visiblement préparée à la conversation qu'elle est en train d'initier. Et elle l'a prévue inconfortable.

- Tu dois partir encore. Je comprends. L'important, c'est que tu sois en sécurité, croit deviner l'étudiant.

Depuis l'enlèvement de sa sœur, il n'a plus aucun doute sur ce dont seraient capables DG vis-à-vis de sa dulcinée. Il les croyait déjà dangereux lorsqu'elle lui a parlé de la bague pour la première fois, puis les documents transmis à son père par Caroline ont confirmé la menace qu'ils pouvaient représenter. Qu'ils s'en soient pris à Mae n'est qu'une preuve concrète de tout ça. Une preuve dont il aurait préféré se passer.

- C'est pas ça. Je n'ai pas besoin de me cacher. Ce n'est pas ce que je faisais ces derniers jours, le corrige cependant Jena, secouant la tête à la négative mais sans relever les yeux.

Il ne la suit pas du tout, et fronce les sourcils :

- Oh… Mais er… alors où tu étais ? Pourquoi tu es partie ?

Toutes les théories qu'il avait échafaudées s'effondrent. L'ennui, c'est qu'il n'en avait pas vraiment d'autre.

La jeune femme en face de lui prend une grande inspiration, comme pour se donner du courage :

- Je menais mon enquête, elle lui apprend.

- Quoi ? Comment ça ? La Police s'en charge ! Et Papa et Oncle Sam, surtout. On sait que c'est DG et on va les trouver. Tu n'as pas à te mettre en danger, il s'inquiète immédiatement pour elle.

Sans doute pense-t-elle, puisqu'elle a des antécédents avec l'organisation néfaste, qu'elle peut leur être d'une aide précieuse dans leurs recherches. Mais Markus n'estime pas que le peu d'informations qu'elle pourrait glaner vaille la peine qu'elle s'expose à être retrouvée par son ancien gang, si on peut dire.

- Markus, écoute-moi. Tu ne comprends pas. C'est ma faute si Mae s'est fait enlever, insiste Jen.

Elle serre ses doigts dans les siens, comme si l'intensité du contact entre eux pouvait l'aider à comprendre ce qu'elle essaye de lui dire. Elle semble avoir du mal à faire passer son message.

- Ne dis pas n'importe quoi ! Mae aurait été sur ce trottoir même si elle n'avait pas eu rendez-vous avec toi, ou alors ils auraient trouvé une autre occasion de la kidnapper. Et si tu crois que tu as amené DG à nous, tu te trompes. Ils ont voulu travailler avec Papa ; ce n'était qu'une question de temps avant qu'il fasse ce qu'il a fait, avec ou sans toi. Rien de tout ça n'est ta faute ! il tente de la convaincre.

Il a déjà trituré le problème lui-même ces cinq derniers jours. Comme lors de tout évènement choquant, on cherche une explication, une excuse, une logique, un coupable. On se demande ce qu'on aurait pu faire différemment, ce qu'on a raté. Mais la vérité, c'est que les mauvaises actions sont tout simplement perpétrées par des gens mauvais, et qu'il n'y a pas de justice dans ce qu'ils font, voilà tout. Mae a été prise à cause des hommes qui l'ont prise et ceux qui les ont envoyés, et personne d'autre.

- C'est pas ce que je voulais dire. Markus, j'ai transmis vos emplois du temps à DG, confesse alors Jena.

Elle amène enfin ses yeux aux siens, comme pour être sûre qu'il la croie ou seulement la comprenne.

L'étudiant est complètement déboussolé, et recule légèrement son menton sous le coup de l'incompréhension. Pendant quelques secondes, il se demande même s'il a mal entendu ou mal compris. Mais ce n'est pas le cas.

- Quoi ?! Pourquoi… est-ce que tu ferais une chose pareille ? Est-ce qu'ils t'ont retrouvée ? Ils t'ont menacée ? Pourquoi est-ce que tu n'as rien dit ?

Il tente désespérément de faire coller cet étrange aveu à tout le reste. Au passé de la jeune femme avec le laboratoire, à sa réaction vis-à-vis de la situation de sa petite sœur, causée par un objet subtilisé à ces gens, et à son implication dans la chute des responsables. Quand a-t-elle pu être en contact avec eux ? Et pourquoi leur donner quelque information que ce soit ?

- Je les leur ai transmis bien avant qu'on soit ensemble. Avant de savoir ce dont ils étaient capables. Quand je travaillais pour eux, la jeune femme élabore sa confession, serrant la mâchoire.

Elle essaye d'assumer ses erreurs, mais elle ne les regrette pas moins pour autant. Elle aurait pu éviter tout ça. Si elle n'avait pas été si fière, si sûre d'elle, si elle n'avait pas pensé pouvoir tout gérer toute seule comme une grande et avait juste tenu au courant les gens qui lui sont chers, au lieu de tout garder pour elle et penser pouvoir se débrouiller sans aucune aide.

- Quand tu travaillais pour eux ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Je croyais que tu les avais fuis comme la peste, que tu t'étais débarrassée d'eux.

Markus n'arrive décidément pas à concilier ce qu'elle lui dit maintenant à ce qu'elle lui a raconté auparavant. Inconsciemment, il dégage ses mains des siennes. Elle accuse le coup de ce mouvement de recul en déglutissant ; elle l'a mérité.

- J'ai… en quelque sorte menti, à propos de ça. Je n'ai pas menti sur le fait qu'ils présenteraient un danger pour Caroline s'ils découvraient ce qui lui était arrivé, mais j'ai menti en disant qu'ils étaient d'anciennes mauvaises fréquentations. Techniquement, c'est vrai, mais la façon dont je me suis séparée d'eux n'est pas celle que tu t'imagines, elle dit pour l'aider à y voir plus clair.

Sa voix est étranglée, sous l'effort de rester neutre. Elle s'était attendue à cette réaction de la part de Markus, mais il lui est plus difficile d'y faire face qu'elle ne l'avait anticipé. Perdu, il essaye quant à lui toujours de comprendre :

- Donc, au lieu d'être de mauvaises fréquentations, ils étaient… quoi ? Tes employeurs ?

- Indirectement. Plutôt des clients.

- Des clients ? il répète bêtement, complètement perdu.

Jena inspire et expire lentement, pour stabiliser sa voix. Après tout ce temps passé à soigneusement éviter le sujet, danser autour de la question, elle lui révèle enfin son histoire :

- Quand j'avais 16 ans, je traînais dans les rues, je dormais sous les ponts, c'était pas la grande vie. Je ne faisais rien de mal, mais ce n'est pas le cas de tout le monde dans ces circonstances, et un jour, j'ai été prise dans un raid de Police. J'avais rien fait, mais je n'avais pas de SD, donc ils m'ont embarquée quand même. J'ai plaidé le droit des Alternatifs, et la prochaine personne à entrer dans ma salle d'interrogatoire était un type en costard qui m'a proposé le gîte et le couvert en échange d'un entraînement et d'un boulot.

C'est assez succinct mais tout à fait limpide.

- Quel genre d'entraînement ? Mark demande d'une voix aussi blanche que son teint a commencé à le devenir depuis quelques minutes.

- Je suis un agent d'infiltration. Je fais dans la surveillance et la récupération, elle explique avec autant de concision que possible, pour ne pas trop l'ensevelir de nouvelles informations à la fois.

- Récupération de quoi ? il poursuit son interrogatoire sur le même ton livide.

- D'infos aussi bien que d'objets. C'est pour ça que j'ai été envoyée à Chicago. Je ne suis pas revenue seulement pour Caro ; j'étais là avant son accident. Ma mission était d'évaluer les risques présentés par un partenaire potentiel, et une fois la collaboration entamée, d'assurer sa protection et celle de ses proches, elle décrit d'une voix presque mécanique, ravalant ses émotions pour ne pas troubler son discours.

Après un court instant de réflexion, le temps d'intégrer ce qu'elle vient de lui raconter, Markus comprend. Il assemble tant bien que mal tous les éléments qui viennent de lui être fournis dans les dix dernières minutes. Et ça ne lui plaît pas. Il a l'impression d'avoir été percuté par un train.

- … Est-ce que tu parles de mon père ?

- Oui, confirme Jena avec sobriété, ne voulant toujours pas l'accabler plus qu'il ne l'est déjà.

Malgré la clarté de cette réponse, il n'arrive pas à accepter l'idée qui se cache derrière.

- Tu as été envoyée par DG pour surveiller mon père ? il récapitule avec incrédulité.

- Et toi. Et ta sœur, et ton frère. Même ton oncle, elle valide une fois de plus, avec un complément, comme pour achever de le convaincre qu'elle dit vrai.

Alors qu'il commence à remettre en question l'entièreté du temps qu'ils ont passé ensemble, rembobinant jusqu'à la première fois qu'ils se sont revus, à la bibliothèque, la première question qui vient à l'étudiant est la suivante :

- Donc… Quand on s'est rencontrés, ou recroisés pour la première fois, peu importe, c'était pas une coïncidence ?

- Si. Je n'étais pas supposée entrer en contact. Mais j'étais perturbée par ce qui était arrivé à Caroline, revoir mes parents, et j'ai été négligente. J'avais l'habitude de ces endroits à force de t'y suivre, et je n'ai pas surveillé mes arrières comme j'aurais dû.

Elle souhaiterait que ça le rassure, mais elle doute que ce soit suffisant. Lorsqu'elle a décidé de tout lui dire sur son passé, elle a su qu'il allait être horriblement blessé. En tombant sur lui dans les rayonnages de la bibliothèque, puis à l'arrêt de bus, et en traînant avec lui et Robert ensuite, elle n'avait jamais pensé qu'elle aurait besoin de lui avouer tout ça un jour. Et même lorsqu'ils avaient participé à la chute de DG et qu'elle avait secrètement fait jouer son carnet d'adresses pour surveiller l'avancement de la situation, elle était restée persuadée qu'elle pourrait continuer à garder son secret. Elle pensait pouvoir tout conserver sous contrôle toute seule. Quelle vanité !

Mais suite à l'enlèvement de Mae, elle avait eu beau lutter, elle avait bien dû se rendre à l'évidence que non, elle ne pouvait pas tout gérer seule. Cacher les rumeurs entendues par sa sœur aux Quanto, inviter la blondinette à faire du shopping après les cours pour pouvoir garder un œil sur elle, ça n'avait pas été le bon choix. Mais elle ne peut pas revenir en arrière maintenant. Tout ce qu'elle peut faire, c'est enfin dire la vérité, même si trop tard. Pour au moins ne pas refaire la même erreur, ne pas se retrouver dans une situation similaire par la suite.

- Tu es venue vivre avec nous. Ça aussi, c'était un accident ? explose soudain Markus, le choc initial faisant place à la colère.

Ce n'est pas seulement lui que ça concerne. C'est toute sa famille. Elle est entrée chez eux. Elle a même dormi dans le même lit que Mae, le soir de la prise d'otages du lycée. Elle leur a fait la cuisine, s'est intégrée à leur routine. Est-ce que tout n'était qu'un jeu ? Un pantomime, une manipulation ?

- Je ne t'ai pas demandé de m'héberger, c'est toi qui as proposé. Mais ça m'a arrangée, oui. Ça m'a permis de veiller à la fois sur vous et Caro en même temps, Jena justifie son comportement.

Elle est consciente qu'il n'est pas excusable, mais elle n'a rien d'autre à lui offrir à ce stade. Elle était là pour les protéger, pour leur bien. Quand Mae et Caesar étaient en danger, elle a passé la journée à délibérer sur sa potentielle intervention. Et elle n'a pas fait semblant de se lier d'amitié avec la benjamine de la fratrie.

- "Ça t'a arrangée"…! Je vais être malade… Markus répète puis murmure.

Penché en avant, les mains sur ses genoux, il tente de refouler les haut-le-cœur qui lui montent en effet dans la gorge.

- Markus, je…

- Arrête de parler ! Juste… Arrête ! il coupe la jeune femme avant qu'elle ait pu finir, levant dans sa direction un index à la signification plus qu'évidente.

- Tu as le droit de me haïr. Ne me parle plus jamais si c'est ce dont tu as besoin, je le mérite. Mais tu ne peux pas m'empêcher de tout faire pour trouver Mae, elle lui annonce alors, résolue malgré les larmes qui lui montent aux yeux.

Peu importe combien elle s'était préparée à l'idée de le perdre, y être confrontée est douloureux. Elle le dégoûte. Il ne peut même plus la regarder.

- Est-ce que tu sais où elle est ? il lui demande alors, presque sur le ton de la moquerie, se redressant mais sans lui faire face tout à fait pour autant.

- J'ai des pistes. Sur les types qui auraient pu la prendre, elle déclare simplement.

Ce n'est qu'une question de temps. Elle a appelé à l'aide. Elle a retenu sa leçon et ne croira plus jamais pouvoir s'en sortir seule si elle a le choix. Et elle va remonter jusqu'à Mae. Elle leur doit bien ça.

- Et ?

En ce qui le concerne, Markus ne distingue pas l'utilité de cette information imprécise. Ceux qui ont pris sa sœur ne sont pas ceux qui la détiennent aujourd'hui. Ce n'était que des exécutants. Est-ce qu'ils pourraient seulement les mener à elle ?

- Je vais continuer à suivre ces pistes. Mais j'aurais peut-être besoin d'un coup de main de ton père ou de ton oncle, à un moment ou un autre, Jena termine d'exposer son plan d'action.

Avec un hoquet incrédule, il comprend enfin les raisons de cette confession soudaine. Jusqu'ici, il n'en voyait pas trop l'intérêt, pour lui comme pour elle. Elle aurait pu le laisser croire qu'elle était en danger. Il n'aurait probablement pas creusé si elle lui avait ramené Mae sur un plateau d'argent. C'est toute la confiance qu'il avait en elle. Jusqu'à aujourd'hui…

- Donc, c'est pour ça que tu me déballes tout maintenant. Parce que tu as besoin de quelque chose. Quelque chose que tu ne peux pas obtenir sans que je découvre la vérité.

- Oui. Et je voulais que tu sois le premier à savoir. Je voulais que tu l'entendes de ma bouche, elle confirme à moitié sa déduction.

Elle pourrait presque entendre son cœur se briser qu'elle ne se soit pas confiée à lui avant, par confiance, au lieu de trop tard et sous la contrainte. Mais c'est le mieux qu'elle puisse faire, de lui en parler elle-même maintenant, plutôt que d'aller directement voir son oncle et que ce soit lui qui lui raconte tout.

- J'aurais préféré savoir tout ça un peu avant aujourd'hui, en fait, il lui lance entre ses dents.

Son humeur n'est pas encore redescendue. Tout tourne en boucle dans sa tête, tous les moments partagés, toutes les confidences qu'ils se sont faites – qu'il pensait qu'ils s'étaient faites, en tous cas - , chaque mot, chaque regard, remis en question, ré-évalué dans ce nouveau contexte. Qu'est-ce qui était vrai, et qu'est-ce qui était faux ?

- Je suis désolée, est tout ce qu'elle peut lui offrir, avant de se détourner et disparaître dans la verdure d'où elle est apparue.

Il a besoin de digérer, et il n'y a rien qu'elle puisse ajouter pour l'aider dans ce processus. Il ne cherche pas à la retenir, de toute manière. Il veut quitter le parc à son tour mais, encore sous le choc de ce qu'il vient d'apprendre, il finit par se laisser tomber sur le premier banc qu'il trouve sur son chemin, avant d'être contraint à s’asseoir par terre sous le coup de l'hyperventilation. Quelques passants s'arrêtent à sa hauteur, pour s'assurer qu'il va bien, et il parvient tout juste à les assurer que oui.

Ce n'est pas possible. Ce n'est pas en train de se passer. Il ne peut pas avoir encore moins de soutien qu'il n'en avait déjà dans cette période de crise. Il ne peut pas. Il ne va pas le faire. Il refuse, tout simplement. Non. Trop, c'est trop. Jusqu'ici, il trouvait son réconfort dans l'idée que sa situation pourrait être pire, mais ce n'était pas une invitation à ce qu'elle le devienne effectivement ! Prenant son visage dans ses mains, partagé entre l'envie de hurler et celle de pleurer, Markus se demande à cet instant précis s'il aura un jour la force de se remettre debout.

Scène suivante >

Commentaires