1x09 - Clé de voûte (6/18) - Suspicion
Suite au premier bilan de son étude de l'anneau, qu'il a partagé avec Jena la semaine passée, Aleksander s'est attelé à la confirmation ou infirmation des hypothèses qu'il avait émises alors. Il aurait aimé pouvoir continuer à y travailler les soirs, depuis chez lui, mais la nécessité de consulter certains documents qui ne sont pas de notoriété publique lui ont rendu un accès au réseau et surtout à des machines adaptées indispensable. C'est pourquoi il se retrouve à poursuivre son analyse en parallèle de ses activités diurnes, en collaboration avec les biologistes de DG. Il n'a évidemment pas physiquement introduit l'anneau dans les locaux, ni quelque partie de son code que ce soit, mais les recherches qu'ils effectuent y sont indirectement liées malgré tout.
Le problème ne s'est pas situé dans la consultation du bureau de la jeune Caroline Miller : ça, il a pu le faire depuis un port connecté classique sans grande difficulté. Non, les ennuis ont commencé justement après qu'il a récolté le contenu de cet ordinateur. Disons qu'il ne s'attendait pas à trouver un log aussi complexe sur la machine d'une lycéenne de 16 ans.
Ses théories vis-à-vis du bureau étaient au nombre de trois : soit rien ne s'était produit, soit il s'était passé quelque chose qui n'aurait pas en soi pu mener à plonger l'adolescente dans la coma, soit il y avait eu un transfert d'électricité de la machine à la jeune fille qui aurait effectivement été suffisant pour la rendre comateuse.
Sauf que voilà, si Alek a rapidement déterminé qu'il y avait effectivement eu échange de courant, et que la décharge avait clairement été suffisante pour affecter le système nerveux d'une adolescente, ce à quoi il ne s'était pas attendu, c'est que l'échange se soit produit dans l'autre sens, c'est-à-dire de Caroline vers son bureau intelligent, et pas l'inverse.
Il a eu beau vérifier et revérifier, l'ingénieur n'a pas pu se détromper sur ce point. Une grosse quantité d'information électrique est passée d'elle à la machine, conduisant certes à une mise en défaut de son système nerveux, mais tout bonnement pas de la manière dont il l'avait supposé.
Après ce premier bond en avant, constitué également d'un petit pas en arrière il faut bien l'admettre, Aleksander a donc voulu se pencher sur le signal qui était passé, son idée pour restaurer les fonctions vitales de la sœur de Jena n'ayant malgré tout que peu changé. Il a cependant vite compris qu'il aurait besoin de plus de connaissances en neurologie pour arriver à ses fins, si c'était seulement toujours possible.
C'est ainsi qu'il a passé plusieurs jours à récolter des informations sur cette science qui n'est pas la sienne, allant parfois jusqu'à, l'air de rien, glisser une ou deux questions à ses collègues, avec lesquels il est toujours en communication pour des raisons normalement strictement professionnelles. Une chance qu'ils soient en partie compétents dans le domaine qui l'intéresse.
Ensuite, il a employé son week-end à assimiler ces nouvelles connaissances, afin de pouvoir les utiliser la veille et tout ce début de matinée dans ses tentatives de trouver une solution à ce qu'il a fini par comprendre de la situation exacte de Caroline Miller.
La bonne nouvelle, c'est qu'il a élucidé le mystère de la similitude entre le code de son intrus et celui de l'anneau. La mauvaise nouvelle, c'est qu'il faut qu'il explique ce qu'il a découvert à Jena, et ça, ça ne va pas être facile.
Ne pouvant plus reculer l'échéance car ayant recueilli autant de preuves que possible de ses conclusions, il décide de ne pas attendre que la jeune femme vienne à lui mais plutôt d'aller la voir. Le plus tôt il lui aura raconté ses trouvailles, le mieux il se sentira, et avec un peu de chance elle aussi.
Je m'excuse par avance, je vais sans doute partir déjeuner un peu plus tôt, aujourd'hui, il annonce donc à ses collaborateurs, par l'intermédiaire de leur salon de conversation sécurisé.
Rien de grave ? Vous êtes occupés, ces temps-ci, remarque et s'inquiète le biologiste à l'autre bout de la connexion.
Une affaire familiale, mais rien d'inquiétant, non. Merci de vous en soucier, Alek répond avec aussi peu de précision qu'il le peut sans alerter ses partenaires plus qu'ils ne le sont déjà, depuis qu'il a pris son Lundi, la semaine passée, et a ensuite commencé à leur poser des questions pas nécessairement cohérentes avec ce sur quoi ils travaillent ensemble.
À bientôt, alors, lui accorde son confrère, sans laisser filtrer son opinion à cette décision.
Non pas que l'avis de ses collaborateurs imposés impacte tout particulièrement les décisions de l'ingénieur, mais il ne se plaindrait pas d'au moins savoir à quoi s'en tenir. Tant pis.
Sans plus discuter sur ce sujet, Alek s'attelle ensuite à finir ses tâches en cours de la matinée, afin de pouvoir aller rendre visite à Jena l'esprit tranquille dès que possible.
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