1x04 - Haut les mains (6/15) - Cible non-acquise

À l'autre bout du bâtiment, la classe de Caesar vient d'être victime d'une irruption tout à fait similaire à celle de sa petite sœur, des instructions au placement des otages. Assis au pied du mur, à côté de Jack, l'adolescent regarde un autre homme cagoulé marcher de long en large entre les deux rangées d'élèves qu'il a formées. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un professionnel.

— Okay, c'est l'heure de faire l'appel. Jack Nimbleton ? Est-ce que Jack Connor Nimbleton est dans la salle ? interroge leur tortionnaire, plus tardif mais également plus précis que son collègue.

Comme dans l'autre classe, seul le silence lui répond. Parmi les filles, auxquelles il tourne le dos, quelques-unes n'arrivent pas à retenir un regard vers l'intéressé, tandis que les garçons sont tous soit suffisamment malins soit suffisamment terrorisés pour garder la tête baissée. Caesar sent son ami se tendre à ses côtés, mais par chance leur agresseur ne remarque rien. Au moment où il tourne sur lui-même, il est heureusement déjà trop tard pour que qui que ce soit ait encore les yeux sur sa cible.

— Vraiment ? Aucune réaction ? Vous devez au moins avoir entendu parler de lui, non ? insiste l'indéniable psychopathe.

Indifférent à la détresse des élèves serrés les uns contre les autres, il reprend sa déambulation entre les deux lignes, cherchant les coups d'œil réflexifs qu'il a manqués juste avant.

Caesar a une pensée pour les gardes du corps de Jack. Leur insistance à la proximité n'aura finalement été d'aucune utilité. Il se demande ce qu'il leur est arrivé, et espère silencieusement qu'ils ont simplement été maîtrisés comme eux le sont actuellement. Il n'ose pas imaginer ce qui se serait passé s'ils avaient été présents dans la pièce au moment de l'invasion. Les quelques trous dans le plafond attestent du sérieux de ces envahisseurs.

En s'efforçant de rester positif, le lycéen peut déjà déduire que les deux armoires à glace n'étaient pas devant la porte lorsque le mercenaire a fait son entrée. À la façon dont ce dernier a posé sa question, il ne semble en effet pas certain que sa cible soit dans la pièce, ce qui aurait été évident s'il avait dû passer à travers ses gardiens pour y accéder. Il y a donc de bonnes chances pour que les hommes en costumes soient en train d'être interrogés ailleurs, bien vivants. Dans quel état, étant adultes et détenant indéniablement des informations convoitées, mieux vaut ne pas y penser.

On pourrait se demander quel genre de professionnel ne connaît pas le visage de sa cible, mais en tant que fils d'ambassadeur, Jack est protégé par plus que des gardes du corps. Faire le lien entre lui et ses parents n'est jamais direct. Son image est hautement régulée, et ses activités tenues confidentielles, justement pour éviter des situations comme celle-ci. Ça n'a apparemment pas été suffisant, puisque ces hommes ont clairement découvert qu'il était inscrit à Walter Payton. Au-delà de ça, ils ne doivent ceci dit pas avoir d'autre indice à son propos, sans quoi ils auraient trié les élèves de façon plus fine que par sexe. D'un côté, ça laisse du temps aux secours d'arriver, à quelqu'un de remarquer que quelque chose ne va pas dans le lycée. D'un autre côté, ça signifie soit que les garçons du bâtiment sont potentiellement tous en danger, soit que les professeurs et les filles sont bons à sacrifier, selon les projets des assaillants pour le petit blond.

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