1x04 - Haut les mains (3/15) - Juge de caractère

Sa première semaine de collaboration avec ses collègues imposés est passée, et Alek n'a aucun problème à rapporter. Les échanges se déroulent bien, et la coopération semble porter ses fruits, même à un stade aussi précoce du projet. L'intrusion inexpliquée, après le retour de TOBIAS de leurs systèmes, reste exactement cela : inexpliquée. Comme celle ayant provoqué les lumières intermittentes et les duplications temporaires de lignes de code, encore une semaine avant, l'infiltration n'a causé aucun dommage, et n'a de toute façon pas eu accès à quoi que ce soit qui ne soit pas déjà open source. Le professeur a donc rapidement laissé tomber son analyse, non seulement ne pouvant rien y faire, mais n'ayant finalement qui plus est aucune raison de le vouloir.

Il a en revanche appris que le laboratoire qui avait requis ses services de nanorobotique s'appelle DG. Il a croisé cet acronyme dans les fichiers qu'il a récupérés lors de sa propre incursion, mais le docteur avec lequel il échange l'a également laissé échapper, lors de l'une de leurs communications. Alek ne sait pas ce que cache les deux lettres, mais ça peut être tellement de choses qu'il n'a même pas essayé de chercher. De plus, s'il trouvait, il enfreindrait sans doute les clauses d'anonymat de leur contrat et pourrait avoir des ennuis. Encore une fois, ce serait beaucoup de risques et de travail pour un résultat somme toute inutile.

Je dois m'excuser, tape le père de famille, alors que ni lui ni son collaborateur n'ont rien écrit depuis un certain temps.

De quoi ? s'affiche la réponse.

Il se peut que j'aie envoyé mon IA jeter un œil dans vos fichiers, lorsque nous avons établi notre premier contact, confesse l'ingénieur, désireux d'avoir la conscience tranquille.

Vous avez trouvé des choses intéressantes ? ;)

Aleksander sourit, content que son nouveau collègue ne prenne pas mal son indiscrétion.

Oui, mais rien qui n'indique que vous m'ayez rendu la pareille, il choisit de les flatter un peu, aussi bien parce que c'est mérité que pour entériner ses plates excuses.

Ne vous sentez pas mal, nous l'aurions sans doute fait si c'était dans nos compétences, l'excuse le biologiste.

Je m'en veux surtout de vous avoir soupçonnés en premier lieu, s'explique Alek.

La réponse se fait plus longue à venir, cette fois.

Il y a eu une intrusion dans vote laboratoire ? s'enquiert le docteur, devinant ce que son nouveau collègue a sous-entendu en parlant de soupçons.

Oui. Le jour où j'ai appris que vous vouliez travailler avec moi. C'est ce qui m'a fait vous suspecter, d'ailleurs, expose l'ingénieur, ouvert.

Il ne fait mention que de la première occurrence du problème, à la fois parce que c'est effectivement celle qui l'a mené à se méfier de ses collègues, et à la fois parce qu'il soupçonne de toute façon qu'il n'y a qu'un seul responsable pour les deux incidents, et il ne voit donc pas pourquoi il devrait inquiéter ses interlocuteurs outre mesure. Peut-être la peur d'une brèche de sécurité suffirait-elle à les faire reconsidérer leur partenariat avec lui, mais il se sentirait malhonnête de chercher à les faire rompre leur collaboration par des moyens aussi détournés. La menace n'est pas réelle, il en est certain.

C'est en effet une étrange coïncidence. Rien de grave ? répond l'autre, avec autant de considération qu'on peut en mettre dans un message instantané.

Non. Les seuls codes accédés étaient ouverts, et aucun dommage n'a été causé, Alek offre comme compte rendu rapide.

Vous avez trouvé l'origine de l'attaque ? insiste le correspondant.

Je ne suis pas convaincu qu'il s'agissait d'une attaque, tempère le père de famille.

Quoi d'autre ? apparaît sur l'écran.

Rien de grave, Alek tape, reprenant l'interrogation utilisée précédemment, cette fois à l'affirmative.

Ce message semble être parvenu à clore le sujet, car l'envoi suivant n'arrive qu'un peu plus tard, et s'enquiert des progrès de l'ingénieur sur un aspect technique du projet sur lequel ils collaborent. Rassuré d'avoir réglé cette histoire, le professeur rebondit en toute sérénité sur le sujet.

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