Troisième Jour - Zarbi (3/7)

Un Perry semi-translucide sur les talons, puisque pointage ou pas un type avec un masque d'argent ne passe pas inaperçu, je me rends sur Killian Court, mon endroit préféré du parc du MIT pour déjeuner. J'ai toujours le temps de rentrer chez moi entre les cours du matin et ceux de l'après-midi, largement même, mais il m'est déjà arrivé pas mal de fois de rester sur place. Je m'effondre sur un banc, pas réellement fatigué mais surtout un peu contrarié de ne pas avoir pu me poser tranquillement chez moi. J'ignore pourquoi, d'ailleurs, puisque même si j'avais pu me poser ça n'aurait pas été tranquille, de toute façon. Perry, mains dans les poches de ses jeans noirs, m'imite, avec la classe intemporelle qui est la sienne. Il porte les mêmes vêtements que lors de notre première rencontre, et je crois bien que c'est ce qui lui va le mieux. Ou peut-être que je pense ça parce que ma première vision des dérivés que je rencontre est très souvent celle qui restera gravée dans ma mémoire à jamais.

Sans un mot, j'entame mon Tupperware. Une partie de mon cerveau se demande qui en a préparé toute une série jusqu'à en remplir le réfrigérateur. Sûrement Dwighty, personne d'autre n'ayant ses prédispositions à la cuisine, à ma connaissance. Pas si désœuvré que ça, au final. Alors que j'engloutis ma salade de riz, je regarde autour de moi sans rien voir, déjà replongé dans mes réflexions sur la cohabitation d'un trop grands nombre de dérivés trop puissants et trop caractériels dans un trop petit espace. Un peu trop de "trop" dans une seule phrase, je sais bien. Plus on s'approche de l'Hiver, plus la place est vide, même à cette heure-ci, et le seul bruit ambiant est celui du vent dans le ramage des arbres, ce qui facilite ma concentration. Je n'avais pas très faim, et puis manger à côté de quelqu'un qui ne mange pas n'est jamais très agréable, alors je finis mon plat en quelques minutes, après quoi je bois une gorgée d'eau puis reste songeur.

— Tu es bien silencieux.

Je manque de sursauter. Le silence chez Perry n'est jamais inquiétant. On ne se demande jamais si quelque chose ne va pas, bien au contraire, c'est tout bonnement naturel. Chez la plupart des gens, en revanche, un silence a une tout autre signification, ce qui explique sa remarque.

— Je cherche ce qui permettrait à ces deux semaines de se dérouler sans accroc.

C'est bien le seul à qui me poser des questions au lieu d'aller directement chercher les réponses dans ma tête ne fait aucun effet.

— Sans succès ?

— Sans succès, je confirme, hochant la tête.

— C'est ce qui s'est passé aujourd'hui qui te fait penser à ça ?

J'ai posé une question presque identique à Viky tout à l'heure. C'est à faire froid dans le dos. Je bois une nouvelle gorgée dans ma bouteille en plastique avant de répondre.

— Oui. Et hier. Et ces trois derniers jours, en fait.

Difficile de croire qu'il a pu se passer tant de choses en si peu de temps.

— Peut-être que tu ne vois pas la situation sous le bon angle. Peut-être !

Il sourit en coin, comme personne d'autre ne sait si bien le faire. On dirait qu'il a la solution à mon problème mais n'est nullement enclin à me la donner. Ce serait mesquin, et je doute donc que ce soit le cas. Mais il sait bel et bien quelque chose que j'ignore.

— J'ai droit à un indice ?

— Tu ne vois vraiment pas de lien entre les deux crises de Vik ?

Er…

— Je devrais en voir un ?

Les conversations à base de questions peuvent mener quelque part, je vous assure. Parfois.

— Je n'utilise pas souvent ce mot mais… c'est mignon.

Heureusement qu'il ne l'utilise pas souvent, surtout sur un ton aussi peu taquin, parce que ça sonne vraiment trop… décalé.

— Qu'est-ce qui est mignon ? Le lien ou le fait que je ne le voie pas ?

— Et bien je pensais au fait que tu ne le voies pas mais, maintenant que tu le dis, les deux.

Allons bon.

Je fronce les sourcils tout en rangeant ma bouteille d'eau dans ma sacoche. Mignon. Les deux fois où Viky en est venue à briller jaune de colère, ça s'est passé à l'appartement. Les deux fois dans le couloir à l'entrée du salon. Les deux fois LeX l'a calmée. Les deux fois la Botaniste s'est sentie insultée. Mais une fois c'était par Telrah et l'autre par Hannibal. Je ne comprends pas. Il n'y a rien de mignon dans tout ça. Observations, Hypothèses, Expériences, Résultats, Interprétations, Conclusions. OHERIC. Maître-mot du scientifique. Inapplicable pour un Magnet. Je passe ma main sur mon visage. D'après Perry, voir la situation sous le bon angle est la clé. Mais voilà, c'est lequel, ce fichu angle ? Je me tourne vers lui pour l'interroger à nouveau, mais il ne sourit plus. Il ne me regarde même plus. Il fixe un point dans le parc, l'air déstabilisé.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Je suis son regard et ne vois rien. Mais un dérivé se trouve derrière un arbre buissonnant. Vivant, jeune même, et de puissance très modeste. Rien de bien méchant, donc. Pourquoi cet air si sérieux, alors ?

— Le camouflage est une seconde nature chez moi, déclare Perry d'une voix lointaine.

— Er… En effet, pas de doute là-dessus.

Où veut-il en venir ? Est-il en train de critiquer la médiocrité de l'autre dérivé à se dissimuler ? Qu'est-ce qui lui dit qu'il se cache, pour commencer ?

— Alors pourquoi ce type me fixe-t-il depuis deux minutes déjà ?

En train de le fixer ?!

— C'est impossible.

Je suis formel.

— Puisque je te le dis, insiste le Jardinier, front plissé sous son masque. Je n'ai plus franchement l'habitude d'être observé, donc lorsque ça arrive, j'ai tendance à m'en rendre compte très rapidement.

Je serre les dents. "Je n'ai PLUS l'habitude d'être observé." Je devrais me faire une liste des choses à faire. Perry et June seraient indubitablement dessus, et pas loin du sommet. En tous cas, c'est vrai, on dirait qu'il dispose d'un sixième sens pour savoir qu'on est en train de le regarder, je m'en étais déjà fait la réflexion. Cela dit, il semble que ce fameux sens ait des ratés, puisque moi je ne peux pas en avoir…

— Désolé mais non. Je l'aurais senti, si son attention était focalisée sur toi. Tu es à moins d'un mètre de moi !

C'est un réflexe pour moi, de plus ou moins protéger les dérivés qui m'entourent. C'est comme ça que j'ai capté le danger venant sur Telrah, sans le chercher. Bien sûr, une menace et de l'intérêt sont deux choses différentes, mais je les repère l'une comme l'autre. C'est ça, la perfection.

— Tu l'aurais senti ?

Je fais un geste vague de la main. Perry est certainement celui dont la curiosité sur le sujet de mes pouvoirs est la moins malsaine, mais je ne me sens pas pour autant prêt à en discuter ouvertement.

— J'ai une sorte de mélange entre de l'empathie périphérique et de la télépathie pré-embryonnaire. Si on veut.

Un bref haussement de sourcil témoigne du peu de cas que je fais de cette capacité qui n'en est pas vraiment une. Perry penche la tête sur le côté puis reporte son attention sur son fameux fan.

— C'est donc un dérivé.

Je pensais qu'il avait compris ça.

— Aucun humain ne s'approcherait de moi à cette distance.

Certes, il est loin, mais nous sommes en plein air.

— Tu n'exagèrerais pas un peu, par hasard ? me demande Perry, l'air légèrement dubitatif.

— Sur un terrain ouvert la proximité est plus "relative", d'un point de vue de champs d'action irréels comme celui de mon magnétisme. Une grande distance fait l'effet d'une plus courte, et vice et versa, à partir d'un certain seuil. Quelqu'un a dû mal comprendre les véritables règles de la Physique…

Je ne précise pas qui m'a appris ça. Mon influence semble limiter les crises de Perry, mais je n'irais pas non plus jusqu'à mentionner June en sa présence.

— Ah…

Shoot [1]. Il en est venu de lui-même à songer à sa propre restriction, apparemment.

— Tu sais quoi… ?

Je ne sais pas ce que je vais lui dire, mais lorsqu'il fait sa tête "j'essaye-très-fort-de-ne-pas-penser-à-elle-mais-c'est-vraiment-très-très-très-dur", il faut lui changer les idées de toute urgence.

— Non.

Le voir afficher cet air torturé est insupportable. Je relève la tête… pour voir le gars que j'ai renversé ce matin se glisser une seconde trop tard derrière l'arbre buissonnant repéré plus tôt. Je n'avais pas fait spécialement attention à son aura, voilà pourquoi je ne l'ai pas reconnu tout de suite. Cela dit, je ne peux plus nier qu'il se cache bel et bien.

— Je ne crois pas que ce soit TOI qu'il observe, je murmure.

— Pourquoi ?

Perry serre toujours les mâchoires, mais parvient à fait l'effort de m'écouter, au moins.

— J'ai bousculé ce type, ce matin. Je crois qu'en fait il observe la place libre à côté de moi.

Ouh, si je ne me trompe pas, c'est franchement bizarre. Et il n'y a aucune chance que je me trompe.

— C'est une blague ?

Cette fois, le Jardinier est totalement de retour parmi nous.

— Non, pas du tout.

— Gay ?

Pourquoi tout le monde se retrouve à parler de ça, aujourd'hui ?

— Non ! Juste bizarre. Genre T-shirt d'un film culte et clé USB autour du cou.

Les gays se fringuent normalement, non ?

— Geek, quoi.

— Hein ?

— Geek. Et ne me dis pas que tu ne connais pas le mot…

Il ne fait pas partie de mon vocabulaire courant, dirons-nous.

— Je connais, mais je trouve ça péjoratif.

Bien que Zarah me l'ait attribué de nombreuses fois, en riant.

— Il faut appeler une bêche une bêche. Et quand un mec hésite comme ça avant d'aborder un autre mec de son âge, surtout s'il l'a déjà rencontré, il y a une très forte probabilité pour que ce soit un geek.

Un dérivé n'est pas censé hésiter pour aborder un Magnet, plutôt.

— Si tu le dis.

Perry plisse les yeux à ma réponse puis se met à rire.

— Bon, fais-lui signe, qu'on en finisse.

Son éclat de rire, bien qu'ayant toujours cet habituel voile de mélancolie, me rassure quant à son état émotionnel.

J'obéis et fais signe à l'inconnu de ce matin de s'approcher. Ce dernier sort de sa cachette, regarde derrière lui à plusieurs reprises alors qu'on est aussi seuls que si on se trouvait dans le désert de Gobi, se désigne l'air de dire "moi !?", ses grands yeux bruns écarquillés comme des soucoupes, puis nous rejoint avec un sourire fendant son visage jusqu'aux oreilles. Je souris. Ce type est un sketch à lui tout seul. Perry place sa main sur le bas de son visage pour cacher son hilarité qu'il contient difficilement. Il fait ça plus pour m'épargner la contagion que pour faire preuve de tact, notre nouvel ami ne pouvant pas le voir. Ce dernier vient se planter devant moi, tête penchée du côté de sa mèche, se donnant un air encore plus enfantin qu'auparavant.

Hi [2] ! lâche-t-il, index et majeur en éventail, avant que sa main droite n'imite sa main gauche, déjà profondément enfoncée dans la poche correspondante de son gilet.

— Hey, je lui réponds, me retenant de froncer les sourcils de façon trop marquée devant pareille salutation.

— Tu as retrouvé la petite brune ?

À côté de moi, Perry manque de s'étouffer dans son poing.

— Oui. Problème résolu.

Je m'en serais bien passé, du fou rire du Jardinier, aussi silencieux soit-il.

— Tant mieux.

L'inconnu hoche la tête.

— Tu as cours ici ? je lui demande.

Je sais que les dérivés apprécient de passer du temps avec moi quand ils sont seuls et dans les parages, mais dans ces cas-là, ils n'ont pas ce comportement si particulier.

— Han ! Nan ! J'ai pas l'âge.

L'idée semble beaucoup l'amuser.

— Quel âge as-tu, au juste ?

Il est jeune, probablement plus que moi, mais je suis plus habitué à compter les siècles que les années, en matière d'âge de dérivés.

— Bah je tape dans les 18-19, aux dernières nouvelles.

Ah oui, quand même.

— Mais alors qu'est-ce qui t'amène ?

Je mettrais bien un grand coup de coude à Perry pour que ses épaules cessent de se soulever au rythme de son rire silencieux, mais ce ne serait pas un geste très naturel pour qui ne voit pas que j'ai un voisin.

— J'ai voulu le dire tout à l'heure, mais tu avais à faire.

L'inconnu ne semble pas contrarié de ce contretemps, ce qui me rassure un peu.

— Oh. Désolé, dans ce cas.

Il hausse les épaules. Rien ne semble le presser.

— Pas grave. Moi c'est Ke(l)vin, et je suis venu pour te filer un coup de main.

Quelle introduction !

— Me filer un coup de main à moi ?

— Tu es Lil'Hu, non ?

L'anonymat est-il quelque chose que l'on perd définitivement ? Je n'espère pas, parce que je ne suis pas certain que la renommée me plaise en toutes circonstances.

— Exact. Comment le sais-tu ?

D'accord, je suis contrarié, mais en même temps, je suis intrigué. Je veux dire, au maximum, les dérivés sentent que je suis un Magnet. Comment savent-ils que je suis CE Magnet en particulier ?

— Big Brother.

La réplique, laconique, est accompagnée d'un hochement de tête entendu, regard au loin. Très bohème.

— Hein ?

— Bah t'as pas compris ? J'suis un Super Geek ! Ouais, je sais, avec un article ça claque moins, mais c'est pas comme si j'avais l'choix. J'suis pas tout seul. C'est ça d'être dérivé et pas original.

Il parle vite et d'une traite, comme s'il avait trop de choses à dire à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Cette fois, Perry n'échappe pas à un discret coup de pied dans le tibia lui intimant d'arrêter de pouffer comme un collégien.

— Tu es très original, je t'assure.

— Ouais, nan, ce que je voulais dire c'est que…

Mon regard amusé l'arrête.

— J'avais compris, je précise.

— Ah, cool. Je me disais aussi.

— Ça ne m'explique pas en quoi tu dois m'aider.

En quoi un Super Geek, comme il le dit, peut-il m'être d'une quelconque utilité ? Surtout que s'il sait qui je suis, il ne peut en revanche pas savoir quels problèmes m'assaillent. Je suis un peu perdu.

— Tu n'as rien entendu ?

Si, mais il y a une nuance entre entendre et comprendre, même entre un dérivé et moi.

— J'suis un Super Geek !

J'avais saisi, mais ça ne m'avance à rien !

— Et ?

Peut-être qu'en l'encourageant simplement, il va finir par m'expliquer ce que je n'arrive pas à obtenir de lui par des questions explicites. Sait-on jamais.

— Et alors entre geeks, on s'aide.

Il expose un peu plus sa dentition éclatante dans une variante style "tadaa" de son précédent sourire.

— Wow !

Alors, c'est officiel, je suis un geek ? Zarah n'a rien inventé ?

— Qu'est-ce que World Of Warcraft vient faire là-dedans ?

Et il dérape à nouveau dans je ne sais quelle direction.

— Hein ?

— Ah ! C'était une exclamation ! Tu me rassures, parce que pour être honnête, moi et WoW, on s'entend pas si bien que ça. Disons que c'est pas mon rayon.

Cette fâcheuse tendance à raconter sa vie vient sans doute du peu de contacts sociaux qu'il doit avoir.

— Tu pourrais recommencer depuis le début ?

Ce serait charitable.

— Oui. Je m'appelle Ke(l)vin (avec des parenthèses autour du l, c'est important) et je suis venu pour t'aider.

En effet, c'est le début.

— Oh ! Il a même une gourmette avec son pseudo !

La ferme, Per' ! J'aurais pu me passer de cette information ! Maintenant je dois me retenir de baisser les yeux pour vérifier.

— Mais m'aider en quoi ?

Il est long à la détente ou bien c'est moi qui ne suis pas clair ? C'est à hurler.

— Bah dans ta geekitude !

Au moins, il semble avoir appris à ne pas se formaliser lorsqu'il est incompris. Je le plains un peu sur ce point.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Que tu le veuilles ou non, t'es un Science Geek, quelque part.

Il hoche la tête avec véhémence.

— Tu crois ?

À la façon dont il présente ça, je dois bien admettre qu'il a peut-être raison.

— J'en suis certain.

Aucune hésitation dans sa voix. Son visage prend même furtivement un air grave.

— Et qu'est-ce que ça change ?

— Pas mal de choses.

L'immense sourire est de retour.

— Ah oui ?

Je hausse un sourcil.

— Laisse-moi juste t'accompagner en cours, je te montrerai.

On dirait qu'une idée vient de germer dans son esprit. Ou pas.

— Er…

Mes yeux flashent d'eux-mêmes vers le jardinier Suspendu assis à mes côtés.

— T'as déjà un garde du corps ? demande Ke(l)vin tout bas, en se penchant vers moi.

Big Brother n'était peut-être pas une réponse si décalée que ça, tout à l'heure.

— Hum, futé l'ermite, concède Perry.

— Eh bien…

Le Jardinier, même s'il porte un masque d'argent, ne se laisse pas voir ou entendre par n'importe qui pour autant.

— Ça le gêne que j'm'incruste, c'est ça ?

J'interroge l'intéressé du regard.

— Tu fais comme tu veux, Lil'Hu. Mais pour ce que ça vaut, je l'aime bien, lui. Il est fun.

J'acquiesce du chef, puis me retourne vers Ke(l)vin.

— Non, il est cool. Tu comptes me dire ce que tu manigances ?

Je ramasse mon sac et me lève, immédiatement imité par Perry.

— Nan, sinon ça marchera pas.

Le Super Geek tire la langue entre ses dents, savourant son plan à l'avance. C'est dans des moments comme celui-ci que j'aimerais être un vrai télépathe.

Je me dirige donc vers les bâtiments sous bonne escorte, deux heures de mathématiques en perspective. Bien sûr, j'aurais aimé les mettre à profit pour continuer ma réflexion sur le souci posé ce midi, mais je dois désormais faire avec un geek très bavard et bien décidé à perturber mon emploi du temps. Je doute de pouvoir allier sa présence à une quête de solution fructueuse. Tant pis. Avec un peu chance, il va m'inspirer, qui sait. Je m'estime déjà heureux que l'invisibilité de Perry ne le gêne pas le moins du monde, parce que je suis en général un diplomate misérable et que j'aurais par conséquent eu beaucoup de mal à défendre la légitimité du désir de rester invisible du Jardinier Suspendu. Tout du moins sans tout balancer. À chaque jour suffit sa peine. C'est bien ce qui se dit, non ?



[1] Shoot = Zut

[1] Hi = Salut

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