Enivrant
Il fut un temps où je détestais la bière. Comme tous les autres alcools, je n'apprécie pas son odeur ; elle me donne le tournis. Ses couleurs, pour toute leur variété, me laissent globalement indifférente. J'ai vu mieux ailleurs, et sans désagrément. Rien dans la texture de la boisson ne me donne envie d'en ingérer non plus. On m'a même parlé de bières quasiment solides, ce qui franchement me dépasse. Et par-dessus tout, les comportements qu'elle engendre me mettent mal à l'aise : entre les rires gras, les rots retentissants, la célèbre physionomie à mon avis peu seyante qui découle de la consommation de ce breuvage et à laquelle il donne son nom… Non, ça n'a rien pour me plaire. Et ce n'est pas grave, en soi. Après tout, je n'empêche personne d'en consommer, tant que ce n'est pas à l'excès.
Et puis il y a eu toi. Ta main sur le verre, tes lèvres sur son bord. L'étincelle dans ta voix et dans tes yeux quand tu expliques la différence entre les différents types de bières – je n'y comprends toujours rien, mais t'écouter en parler est toujours un plaisir. Promis, je ne fais pas exprès de te faire répéter. Je crois que je suis juste distraite. Peut-être par tes tours d'adresse pour décapsuler une bouteille sans outil, puis tes tours de magie avec la capsule ensuite. Ou alors la façon dont tu te tortilles sur ton tabouret au moment de choisir sur une carte qui m'est encore plus absconse que des hiéroglyphes. Mon hilarité de ton snobisme feint à l'idée de bière en canette ne doit pas aider non plus. Toujours est-il qu'aujourd'hui, je ne déteste plus autant la bière.
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